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Alexandre Portier nommé à la réussite scolaire, un ministre délégué défenseur de l’enseignement privé

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Fervent opposant de l’ancien ministre Pap Ndiaye, le député LR Alexandre Portier, désormais chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel, avait pris la défense du privé lors des polémiques du début d’année.
Alexandre Portier à l'Assemblée nationale en février. (Emmanuel Dunand/AFP)
publié le 21 septembre 2024 à 22h19

C’est un portefeuille inédit : le député LR Alexandre Portier a été nommé ce samedi 21 septembre ministre délégué chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel, sous l’autorité de la ministre de l’Education, Anne Genetet. Elu député du Rhône en 2022 - un mandat au cours duquel il a déposé une proposition de loi sur la formation des enseignants - Alexandre Portier, 34 ans, est membre du Conseil supérieur des programmes, instance chargée de rédiger les programmes scolaires. Il s’est montré particulièrement engagé ces dernières années sur les questions éducatives, notamment pour décrier le mandat de Pap Ndiaye rue de Grenelle et pour prendre la défense de l’enseignement privé.

Dans une tribune publiée en mai dernier sur le site du Figaro et cosignée avec l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy et le sénateur LR Max Brisson, le professeur de philosophie –qui selon son profil LinkedIn, a effectué sa scolarité dans un lycée catholique privé de Villefranche-sur-Saône, puis à l’Institut catholique de Paris–, prenait la parole en faveur du privé, sous le feu des critiques notamment après les révélations de dérives à Stanislas. Les signataires, se présentant en «défenseurs de l’enseignement privé indépendant ou sous contrat», étrillaient notamment un rapport parlementaire sur le financement public de l’enseignement privé. Ces «graves accusations jettent l’opprobre sur l’ensemble des établissements privés sous contrat», estimaient-ils, appelant à sortir d’une «grossière caricature». «Devons-nous vraiment nous résoudre à ce nivellement par le bas permanent qui, au lieu de rectifier les défaillances d’un modèle, préfère pointer du doigt celui qui réussit ? Ne serait-il pas plus avisé d’en étudier avec objectivité les modalités de réussite ?» interrogeaient les parlementaires.

«Un trait caractéristique du wokisme»

Le nouveau ministre délégué s’est aussi montré par le passé particulièrement virulent contre Pap Ndiaye. Dans une tribune au vitriol publiée par le JDD en juin 2023, il réagissait à l’emploi du terme «ségrégation scolaire» par le ministre de l’Education de l’époque, y voyant «un trait caractéristique du wokisme». «Comment imaginer qu’un ministre de la République puisse affirmer qu’il y a une action volontaire dans notre pays pour marginaliser une partie de sa population ?» écrivait-il, réfutant l’existence d’un manque de mixité sociale au sein de l’école, et voyant dans le ministre d’alors un «digne héritier de Najat Vallaud-Belkacem» –ce qui n’était pas, dans ses mots, un compliment.

Quelques jours plus tard, sur le site de LR, Alexandre Portier reprenait le même argumentaire sur la mixité scolaire, «une maladie imaginaire» : «La séparation sociale est d’abord spatiale et résulte de la stratégie résidentielle des familles», écrivait-il, pointant «l’inaction» de Pap Ndiaye lors de sa première année au ministère de l’Education, notamment face à la «menace de l’entrisme islamiste à l’école» et à «la baisse du niveau des élèves».