Un éclair de lucidité. «Le début n’a pas été bon, évidemment», a admis ce vendredi 2 février la nouvelle ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra, qui a déjà été lâchée par la porte-parole du gouvernement.
Difficile de dire autre chose : depuis l’élargissement de son portefeuille ministériel le 11 janvier, sa prise de fonction a été apocalyptique, des propos jugés méprisants contre l’école publique jusqu’à la révélation par Libé de ses mensonges sur les raisons pour lesquelles elle avait choisi de placer ses enfants dans le très élitiste et réac établissement privé Stanislas, en passant par le système de contournement de la plateforme Parcoursup dont aurait bénéficié son fils dans ce même établissement. Cette semaine encore, Amélie Oudéa-Castéra a remis une pièce dans la machine en se posant en «symbole d’une caste privilégiée à combattre, à abattre» lors de ses vœux au Comité national olympique et sportif français.
Le billet de Thomas Legrand
En dépit de ces polémiques à répétition, et au lendemain d’une journée de mobilisation des profs que les syndicats ont décrite comme «massive», la ministre de l’Education et des Sports a assuré ce vendredi sur TF1 qu’elle «ne songe pas à démissionner». Les revendications et les critiques des enseignants qui ont manifesté jeudi la «touchent», assure-t-elle, elle les «entend et les respecte». Mais elle souhaite désormais passer à autre chose. «Je suis dans l’action», répète-t-elle, revendiquant une méthode reposant sur «l’écoute et le dialogue», dans les pas du Premier ministre Gabriel Attal.
L’ancienne patronne de la Fédération française de tennis a redit vouloir tourner la page sur la polémique liée à ses propos sur «des paquets d’heures pas sérieusement remplacées» dans le public ou sur la scolarisation de ses enfants au Collège Stanislas. «Je me suis excusée, je me suis expliquée, maintenant avançons», a-t-elle déclaré.
Promue il y a trois semaines dans le gouvernement Attal, Amélie Oudéa-Castéra cristallise le mécontentement des enseignants et de leurs syndicats qui avaient initialement appelé à manifester jeudi contre les réformes dites du «choc des savoirs» lancées par son prédécesseur Gabriel Attal.