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Libération
Prévention des conflits d’intérêt

Amélie Oudéa-Castéra va «se déporter des actes relatifs» au collège Stanislas

La ministre de l’Education nationale, qui a scolarisé ses enfants dans cet établissement privé parisien, a demandé au Premier ministre de ne pas s’occuper des dossiers le concernant.
Amélie Oudéa-Castéra, ce jeudi à Paris. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 18 janvier 2024 à 17h42

Une ministre en pleine polémique qui s’écarte d’un probable conflit d’intérêts. Amélie Oudéa-Castéra, nouvelle ministre de l’Education nationale du gouvernement Attal, a demandé au Premier ministre de pouvoir «se déporter des actes relatifs» au collège Stanislas, établissement privé parisien où sont scolarisés ses enfants et récemment accusé de «dérives» dans un rapport officiel. Le Premier ministre, Gabriel Attal a accepté cette demande, a précisé l’entourage de la ministre confirmant une information de BFMTV.

Etablissement d’élite ultra-coté fondé en 1804 et qui cultive une discrétion de bon ton, «Stan» est au cœur de la tempête, après une série d’articles accusateurs et un rapport d’inspection de l’Education nationale qui pointe des «dérives» homophobes et sexistes. Dans le collimateur des inspecteurs, des cours d’instruction religieuse présentés comme «obligatoires» dans lesquels des intervenants auraient tenu des propos homophobes, anti-avortement ou fait la promotion des thérapies de conversion. Autres griefs : des manquements dans l’application des programmes officiels sur l’éducation à la sexualité et plus généralement une «préoccupation constante de l’apparence du corps féminin».

Mercredi, la mairie de Paris a annoncé suspendre provisoirement son financement à l’établissement scolaire. «Après avoir pris connaissance par voie de presse du contenu d’un rapport d’enquête administrative de l’Inspection générale de l’Education», la mairie «a décidé de suspendre le financement de l’établissement» […] «à titre conservatoire, dans l’attente des clarifications requises de la part de l’Etat», a indiqué la ville dans un communiqué. Pour l’année scolaire 2022-2023, Paris a versé un montant de 1 373 905 euros, correspondant aux 483 élèves scolarisés en école maternelle et élémentaire, et aux 1 329 élèves au collège, dans le cadre des règles sur le financement des établissements privés sous contrat par les collectivités.