«Libération» publie tout l’été une série de reportages, en partenariat avec le Comité français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) consacrés aux grands enjeux liés à la biodiversité, à l’occasion du Congrès mondial de la nature de l’UICN, organisé du 3 au 11 septembre à Marseille.
Le temps où les hommes n’aspiraient qu’à se rendre «maîtres et possesseurs de la nature» est-il révolu ? Dans le département des Alpes-Maritimes, durement frappé par des intempéries en 2015, 2019 et 2020, l’heure semble être à une certaine «déprise» foncière, voire à la «renaturation» de sites imprudemment urbanisés.
Dans la soirée du 3 octobre 2015, un orage cévenol d’une violence inouïe s’abat sur les Alpes-Maritimes, provoquant la mort d’au moins 20 personnes. Sur la commune de Biot, le hameau de la Brague – 25 maisons construites au bord du cours d’eau du même nom – est submergé par une vague de deux mètres qui déferle de la montagne où ce fleuve côtier prend sa source, à 15 kilomètres en amont. Trois pensionnaires d’un Ehpad meurent dans l’inondation. Plus en aval, où se situent des campings, la vague emporte les bungalows, traverse l’autoroute A8 jusqu’à noyer le parc aquatique de Marineland, provoquant le décès d’une centaine d’animaux.
«C’était Tchernobyl», se souvient un membre du corps préfectoral. Mai