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Libération
Ecran noir

Après TikTok, X et Instagram, l’Australie va interdire YouTube aux moins de 16 ans

Alors que l’interdiction de s’inscrire sur les réseaux sociaux doit prendre effet en décembre, le gouvernement d’Anthony Albanese a décidé d’ajouter YouTube à la liste des plateformes concernées.
Le Parlement a déjà adopté en novembre 2024 une loi pionnière en matière de régulation d’Internet, interdisant l’accès aux réseaux sociaux tels que TikTok, X ou encore Facebook et Instagram pour les moins de 16 ans. (Nikos Pekiaridis/Nur.AFP)
publié le 30 juillet 2025 à 11h59

Protéger les jeunes des «algorithmes prédateurs». C’est pour cette raison que l’Australie souhaite interdire la plateforme de vidéo YouTube aux moins de 16 ans, a annoncé ce mercredi 30 juillet la ministre des Communications, Anika Wells. «Il y a une place pour les réseaux sociaux, mais il n’y a pas de place pour les algorithmes prédateurs ciblant les enfants», a assuré la ministre dans un communiqué. Deux enfants australiens sur cinq disent avoir visionné des contenus inappropriés sur la plateforme américaine, a-t-elle affirmé.

Concrètement, «les jeunes âgés de moins de 16 ans ne seront pas en mesure d’avoir un compte sur YouTube», a décrit le Premier ministre, Anthony Albanese, à la presse ce mercredi. «Nous voulons que les familles et parents australiens sachent que nous les soutenons», a ajouté le chef du gouvernement travailliste.

Le Parlement a déjà adopté en novembre 2024 une loi pionnière en matière de régulation d’Internet, interdisant l’accès aux réseaux sociaux tels que TikTok, X ou encore Facebook et Instagram pour les moins de 16 ans d’ici décembre. Le texte, qui a bénéficié d’un soutien bipartisan, invoquait des raisons similaires. Le gouvernement avait cependant indiqué que YouTube, très largement utilisé en cours à l’école, ne serait pas concerné. Canberra a finalement opéré un revirement en la matière.

YouTube «n’est pas un réseau social»

La plateforme «n’est pas un réseau social», a réagi ce mercredi un porte-parole de ce site parmi les plus fréquentés au monde. «Notre position reste claire : YouTube est une plateforme de partage de vidéos avec une bibliothèque de contenu gratuit, de haute qualité, de plus en plus regardé sur les écrans de télévision», s’est défendu le géant du streaming. La mesure voulue par le gouvernement pourrait n’être que symbolique, ont averti des experts, peu de détails ayant filtré quant aux modalités de son application aux plateformes, prévue pour le 10 décembre. Les sites visés, qui risquent jusqu’à 28 millions d’euros s’ils ne coopèrent pas, ont qualifié de «vague», «problématique» ou encore «précipité» le projet du gouvernement.

En France, Emmanuel Macron avait annoncé le 10 juin sa volonté d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans «dans quelques mois». Le Président souhaite d’abord une réglementation européenne, mais promet de mettre quand même en place cette interdiction si rien n’est fait du côté du Bruxelles.