A Lille, la comparaison fait florès. D’un côté, le retrait d’agrément infligé au lycée musulman lillois Averroès ; de l’autre, le manque de sanctions contre Stanislas, établissement catholique prestigieux parisien. Le sentiment dominant est celui d’un deux poids deux mesures, même dans les syndicats de l’enseignement public, opposés traditionnellement au financement du privé par l’Etat.
«Dans les deux cas, on a des accusations sur des atteintes aux valeurs de la République», remarque Jean-François Carémel, secrétaire académique Snes-FSU. «Mais l’avenir de l’un serait compromis pour une impossibilité d’accès à des ouvrages traitant de l’homosexualité, et pas celui de l’autre ?» Une allusion au rapport de l’inspection sur Stanislas, qui relevait des propos homophobes. «On a visiblement des priorités d’action qui ne sont pas les mêmes», note-t-il.
Pierre Mathiot, le très actif directeur de Sciences-Po Lille, soutien d’Averroès dès décembre, au début des turbulences, jubile : «Par rapport à Stanislas, ce qu’on reproche à Averroès, c’est de la rigolade.» Il redevient sérieux : «Ce qui est très grave, c’est le sentiment de profonde injustice du côté de la République que ressentent les Français de confession musulmane.»
«Le cours d’éthique musulmane est facultatif»
Ce mercredi 24 janvie