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Bac: les épreuves de spécialité maintenues en mars, sur un programme «resserré»

Nés de la réforme Blanquer du lycée, ces examens se tiendront les 20, 21 et 22 mars prochains pour les élèves de terminale, afin d’être intégrés sur la plateforme Parcoursup.
Les bacheliers planchaient dans un lycée parisien, le 17 juin 2021. (Martin Bureau/AFP)
publié le 22 septembre 2022 à 14h50
(mis à jour le 22 septembre 2022 à 17h36)

Cette année, pour leur première application, elles avaient été repoussées in extremis au mois de mai. Pour le baccalauréat général et technologique, «les épreuves écrites des enseignements de spécialité sont fixées les lundi 20, mardi 21 et mercredi 22 mars 2023, afin que les notes obtenues puissent être prises en compte dans les dossiers Parcoursup», la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur, a tranché assez tardivement le ministère de l’Education dans un communiqué, publié ce jeudi au Bulletin officiel. Un rétropédalage de la part du nouveau ministre Pap Ndiaye, qui maintient finalement le cap fixé par l’artisan de cette réforme du lycée, son prédécesseur Jean-Michel Blanquer. A la prérentrée, Pap Ndiaye confiait pourtant dans un entretien à Libération : «J’aimerais bien décaler un peu les deux épreuves de spécialités du baccalauréat, mais c’est sportif quand on souhaite inclure les notes dans Parcoursup.»

Le ministre tente donc une solution intermédiaire, plutôt que de toucher à un calendrier difficilement flexible, il s’attaque aux programmes. Dans une lettre adressée aux élèves de terminale, le ministre de l’Education précise : «afin que vos professeurs et vous-mêmes disposiez de plus de temps pour approfondir les notions étudiées, j’ai décidé de manière pérenne de resserrer» les programmes d’examen des épreuves de spécialité.

«Vos professeurs auront connaissance dès la semaine prochaine des modifications apportées. Les enseignements de spécialité se poursuivront jusqu’au mois de juin, afin de vous préparer à la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur ainsi qu’à l’épreuve du Grand oral», précise le ministre. Dès l’entrée en vigueur de la réforme du lycée en 2019, enseignants comme élèves ont pointé du doigt des programmes trop exigeants, irréalisables dans le temps imparti.

«On risque d’assister à un absentéisme des élèves»

Cette solution intermédiaire est reçue avec prudence. Dans une récente enquête, le SNPDEN (premier syndicat des chefs d’établissement) révélait «un absentéisme massif des élèves de terminale» au mois de mai dernier, après les épreuves de spécialité - leurs majeures dont le coefficient est de 16. «On risque d’assister à un absentéisme des élèves de terminale dès la fin mars, la conséquence serait donc bien plus négative que l’intérêt d’intégrer les notes dans Parcoursup», a commenté auprès de l’AFP Olivier Beaufrère, secrétaire national de ce syndicat.

Annulées en 2020 et 2021 à cause du Covid-19, repoussées et aménagées en 2022 pour la même raison, les épreuves de spécialité n’ont jamais eu lieu à la mi-mars, comme le prévoit la réforme de Jean-Michel Blanquer, qui entre dans sa quatrième année d’application. Si ce statu quo est reçu avec circonspection dans la communauté éducative, certains y voient une manière d’éprouver réellement les limites de ce bac étalé.

Les candidats passent chacun deux épreuves de spécialité (parmi un choix de 13 matières en filière générale). Elles comptent à elles deux pour un tiers des résultats du bac, calculés sur 100 points. Parmi les spécialités les plus choisies pour le bac général l’an dernier, figurent les mathématiques, les sciences économiques et sociales ou encore histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques.

Depuis la réforme du baccalauréat en 2019, les résultats reposent à 40 % sur du contrôle continu et à 60 % sur des épreuves terminales : le français écrit et oral en Première, et la philosophie, les spécialités et le grand oral en terminale. L’épreuve de philosophie ainsi que le grand oral se dérouleront comme à l’habitude en fin d’année scolaire.

Mis à jour à 17h35