«Wallah j’ai le bac !» Le hurlement de Bigad résonne sur l’avenue de Choisy, à 12h45. Alerté par les cris, un automobiliste s’arrête. «J’ai le bac !», lui lance Bigad, avant de s’approcher pour serrer la main à l’inconnu. A la hauteur du lycée Gabriel-Fauré, dans le XIIIe arrondissement de Paris, l’adolescent bondit à plusieurs reprises.
Le bachelier avait reçu un SMS plus tôt dans la matinée : «Commence à réviser les rattrapages.» C’était son professeur préféré de physique-chimie qui lui faisait une blague. La surprise ne fut que plus grande à la découverte des résultats sur son téléphone. «J’avais retéléchargé les sujets pour réviser !» s’exclame amusé l’élève de terminale, qui avait pour spécialité les maths et la physique. Comme beaucoup, il a quand même décidé de se déplacer, notamment pour récupérer son bulletin de notes.
Taux d’admission en très légère hausse
Les 718 400 candidats au baccalauréat ont découvert leurs résultats ce lundi 8 juillet. Le taux d’admis, avant les épreuves de rattrapage, atteint 85,5 %, selon les chiffres du ministère de l’Education nationale. Une légère hausse de 0,6 point par rapport à 2023. Nicole Belloubet, ministre de l’Education nationale, a salué lundi matin sur LCI les «bons» résultats de la promotion 2024. Dans le détail, le taux d’admis a été de 91,1 % pour la filière générale (+ 0,3 point sur un an), de 78,5 % pour le bac technologique (+ 0,4 point) et de 79,2 % pour le bac professionnel (+ 1 point), a détaillé le ministère dans un communiqué.
La note du bac repose à 40 % sur du contrôle continu et à 60 % sur des épreuves dites terminales : le français écrit et oral, passé en classe de première, les épreuves de spécialité, la philosophie et le grand oral, passés en terminale. Les épreuves de spécialité, les deux matières majeures choisies par chaque lycéen en terminale et qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats, avaient été renvoyées de mars à juin cette année.
«J’ai mis mon téléphone en mode avion»
S’ils sont nombreux à déjà connaître leur orientation pour la rentrée grâce aux réponses de Parcoursup, dont la phase d’admission principale a débuté le 30 mai et se termine vendredi 12 juillet, les résultats du bac restent un moment important. Certains élèves en prennent connaissance en ligne. D’autres préfèrent les traditionnels panneaux d’affichage du lycée. «J’ai mis mon téléphone en mode avion depuis dix minutes», raconte une lycéenne à son amie, juste avant l’ouverture des portes du lycée Gabriel-Fauré, à 13 heures.
A 12h50, ils sont encore peu nombreux devant le portail. «Ils sont où les gens ?» se questionne-t-on dans un groupe de garçons. Matéo et Romain attendent leur ami Niels pour s’approcher des tableaux : «C’est plus marrant de découvrir les résultats au lycée avec les copains. C’est le dernier jour de lycée.» Niels arrive finalement à 13h10 et entre précipitamment pour être enfin fixé. Matéo et Romain le rattrapent en courant. «J’ai cru que ce serait limite à cause des mathématiques et de la SVT mais, c’est inattendu, j’ai eu la mention assez bien !» se réjouit Romain.
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Avec eux, Solène n’ose pas aller voir ses résultats. Elle a essayé, en vain, de récupérer ses codes de connexion plus tôt dans la matinée pour découvrir seule le dénouement. Mathis, un camarade, y va pour elle. Il lui saute dans les bras, annonçant la bonne nouvelle. Pour lui, «sans la surprise des résultats des législatives hier soir, ceux du bac auraient été moroses».
«Au revoir» de l’équipe pédagogique
Pendant que certains font des canulards à leurs proches par téléphone, les assistants d’éducation du lycée observent la scène avec joie. «J’ai l’impression de repasser le bac, s’amuse l’un d’entre eux qui officie dans l’établissement depuis trois ans. Je suis en vacances mais je suis venu voir ça et leur dire au revoir.»
Pour les élèves qui n’auront pas obtenu leur sésame, les épreuves de rattrapage du baccalauréat général et technologique débutent dès mardi, et durent jusqu’à jeudi. «Ceux qui ne l’ont pas eu ne sont pas venus», glisse un assistant d’éducation. «Il ne faut pas croire les professeurs qui disent qu’on n’aura pas le bac. Confiance et détermination !» conclue fièrement Bigad en guise de leçon. Lui qui avait failli être réorienté en classe de première entrera en licence de mathématiques en septembre.