Quelques heures avant que François Bayrou ne tienne sa conférence de presse consacrée au budget 2026, le principal syndicat de l’enseignement primaire a montré les dents. La FSU-SNUipp, lors de sa propre conférence de presse de rentrée ce lundi 25 août, a dit craindre un budget de «rigueur» pour l’Education nationale et demandé au contraire un plan d’urgence pour l’école française afin de la hisser «au rang des standards internationaux».
«En faisant le choix de ne pas augmenter les recettes de l’Etat, le Premier ministre confirme la rigueur imposée aux dépenses publiques. Ce sont les services publics qui vont en faire évidemment les frais, notamment l’éducation», s’est inquiété la cosecrétaire de la FSU-SNUipp, Sandrine Monier, lors de la conférence à une semaine de la rentrée des classes. Revenant sur les 3 000 suppressions de postes de fonctionnaires envisagées par le gouvernement, elle ajoute qu’il est «clair que l’Education nationale ne sera pas épargnée en 2026».
Appels à bloquer le pays
François Bayrou avait annoncé le 15 juillet son intention de trouver près de 44 milliards d’euros d’économies via de nombreuses mesures, dont près de la moitié viendrait d’une «maîtrise de la dépense publique». Le gouvernement prévoyait alors une hausse des dépenses publiques par rapport à 2025 de 200 millions d’euros pour l’enseignement scolaire, mais sans plus de précisions.
Le chef du gouvernement fait face à une menace de censure brandie par la gauche et le Rassemblement national. Il doit aussi affronter des appels à bloquer le pays le 10 septembre. La FSU-SNUipp n’a pas encore décidé de rejoindre l’appel au blocage et attend de se réunir en intersyndicale le 3 septembre. La porte-parole du syndicat et co-secrétaire générale, Aurélie Gagnier, ajoute que le travail de mobilisation des syndicats enseignants va s’inscrire dans la durée, sachant qu’il y a «fort à parier que l’austérité va se poursuivre dans les années qui viennent».
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«Pour nous, l’école doit bénéficier d’un plan d’urgence pour la laisser au rang des standards internationaux», a estimé Sandrine Monier, rappelant que l’école française est à la traîne dans les évaluations nationales et internationales. La FSU-SNUipp demande «l’ouverture de postes de titulaires remplaçants, d’enseignants spécialisés […] des moyens pour l’école inclusive, la défense de l’éducation prioritaire, l’amélioration des conditions d’emploi des AESH», les accompagnants d’élèves handicapés, énumère Sandrine Monier. «Cela nécessite d’ores et déjà une autre orientation pour le budget de 2026», sans quoi «la situation de l’école publique va continuer de se dégrader pour les élèves comme pour les personnels», conclut-elle.