Libération
Ilyana, Shamila, Janane, Nesrine et Anfoua sont arrivées à Fresnes en janvier, un mois après Chido.Ilyana, Shamila, Janane, Nesrine et Anfoua sont arrivées à Fresnes en janvier, un mois après Chido. (Stephane Lagoutte/Myop.Libération)

Reportage

«Ça m’arrive de faire semblant de comprendre» : après Chido, la difficile intégration des enfants de Mayotte dans les écoles en métropole

Article réservé aux abonnés
Depuis le passage dévastateur du cyclone en décembre, 1 384 enfants ont quitté l’île pour continuer leur année scolaire dans l’Hexagone. Plusieurs d’entre eux racontent à «Libé» leur nouvelle vie et le manque de leur archipel.
publié le 13 avril 2025 à 8h17

Le 14 décembre, c’était il y a bientôt quatre mois. Pourtant, Shamila, Ilyana, Anfoua, Nesrine et Janane s’en souviennent comme si c’était hier. Il y avait d’abord toute la semaine des alertes des autorités, de plus en plus insistantes, qui appelaient à se préparer au passage d’un cyclone. Les cinq sœurs âgées de 10 à 17 ans n’y avaient, comme la plupart des Mahorais, pas vraiment prêté attention – en général, leur archipel, protégé par Madagascar, évite les catastrophes. Puis, le samedi matin, Chido est arrivé. La pluie a commencé et le vent s’est levé. Elles n’avaient jamais vu des bourrasques d’une telle intensité, dépassant par endroits les 220 km/h. Au téléphone avec Ahmed, leur père, qui habite à Fresnes (Val-de-Marne), elles ont vu les tôles s’envoler, le mur du voisin s’effondrer, l’eau s’infiltrer un peu partout et la baie vitrée de leur maison menacer de céder. «C’était comme si quelqu’un sifflait vraiment très fort et ne s’arrêtait pas», se remémore Ilyana, 16 ans, en montrant des vidéos du cyclone qu’elle a filmées elle-même avec son téléphone. «Il y avait même des c

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique