«On n’a même plus le temps de changer les paroles de nos chansons pour trouver des rimes !» Depuis le bloc qui réunit les syndicats d’enseignants au milieu du cortège lyonnais, ce jeudi 18 septembre, Séverine Vuillaumier peine à se remémorer chaque nom des six ministres qui ont valsé depuis la fin du règne de Jean-Michel Blanquer en 2022. Pour la cosecrétaire départementale du FSU-Snuipp, majoritaire dans le primaire, cette instabilité chronique aggrave «l’isolement assourdissant» ressenti par nombre de ses collègues face aux injonctions contradictoires, aux «nouvelles lubies» et aux «effets d’annonce» dont les abreuve leur ministère. «Il y a de l’épuisement, de la lassitude, alors qu’on veut juste de la quiétude, de la sérénité, souligne la professeure des écoles. Heureusement qu’on n’attend pas d’avoir un ministre pour travailler, mais les enseignants veulent le faire dans de bonnes conditions, avoir une ligne conductrice.» Un cap qui ne se limite pas à une inexorable érosion de leurs moyens.
Avec la disparition de 83 postes dans le premier degré à l