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Carrière professionnelle : Elisabeth Borne clarifie ses propos sur les élèves qui doivent «se préparer très jeunes, presque depuis la maternelle»

Parcoursupdossier
L’ancienne Première ministre avait défendu lundi 7 avril une orientation professionnelle dans le cursus scolaire qui pourrait débuter dès le plus jeune âge. Une vision de l’éducation qui semblait en opposition avec celle de François Bayrou.
La ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 8 avril 2025 à 16h29
(mis à jour le 9 avril 2025 à 11h11)

Préparer son parcours depuis le berceau ou presque. La ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, était sur le plateau de LCP lundi 7 avril pour s’exprimer sur une future réforme de l’Education nationale. La ministre d’Etat était invitée à réagir aux propos du Premier ministre sur Parcoursup. Mardi dernier, François Bayrou avait de nouveau partagé son scepticisme à l’égard de la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur, affirmant être «très interrogatif», notamment concernant «l’orientation précoce» qu’elle impose, qu’il considère être «la plupart du temps une orientation sociale».

Une position qui n’a pas semblé être du goût d’Elisabeth Borne. La ministre, qui défend le principe d’une plateforme, plaide plutôt pour «une amélioration» de cette dernière. Selon elle, l’orientation professionnelle des élèves ne doit pas survenir «quand on remplit ses choix Parcoursup». «Il faut se préparer très jeunes, presque depuis la maternelle, à réfléchir à la façon dont [les élèves] se projettent dans une formation et un métier», avance Elisabeth Borne.

Le lendemain, mardi 8 avril, la ministre et son entourage ont démenti vouloir orienter les élèves dès la maternelle : «Non ! On ne va pas orienter les élèves dès la maternelle», a affirmé Elisabeth Borne sur X. Dans sa publication, la ministre a jugé qu’il fallait veiller surtout à ne pas conditionner les choix d’orientation des élèves, notamment entre filles et garçons. «Son point revient à dire que c’est dès le plus jeune âge qu’on doit veiller à ce qu’on ne conditionne pas le choix des élèves, et qu’on aide chaque élève à découvrir ses capacités, à développer sa confiance en soi et son goût d’apprendre. C’est plutôt de dire que l’accompagnement dès le plus jeune âge permet, par la suite, d’avoir une orientation plus éclairée», a de son côté argumenté son entourage.

Education à deux vitesses

Mardi dernier, François Bayrou avait regretté une éducation à deux vitesses avec des «parents qui connaissent la carte [des formations], les codes et les débouchés possibles des formations, parce qu’ils savent à l’avance […] que leurs enfants peuvent faire des choix. Mais qui en seconde et même en première et en terminale, peut dire qu’il est certain de ce qu’il veut faire plus tard ?» avait-il lancé. Le Premier ministre avait également critiqué un manque «de deuxième ou de troisième chance, de chances supplémentaires pour ceux qui sont mûrs plus tard que les autres, ou de ceux qui manquent une marche dans leur parcours scolaire ou professionnel» à cause de l’organisation actuelle.

Elisabeth Borne a également réagi à ces propos sur le manque de deuxième chance, assurant qu’il «fallait réfléchir à la façon dont on facilite les réorientations». Interrogée sur le possible remplacement de Parcoursup, l’ancienne Première ministre n’a néanmoins pas totalement fermé la porte, estimant qu’il y avait seulement besoin d’un «outil qui nous permet de recueillir les souhaits des jeunes».

Mise à jour : mercredi 11 h 10, ajout des déclarations de la ministre et de son entourage à la suite de son passage sur LCP.