«Qui n’est pas chrétien ici ?» Ce premier jour de sixième au collège Le Ferradou, à Blagnac (Haute-Garonne) restera gravé dans la mémoire de Juliette (1), forcée de lever la main en cours de français, avec huit autres camarades athées et musulmans. «La prof nous a dit qu’on allait être davantage en difficulté, qu’on partait avec des lacunes puisqu’on n’était pas chrétiens, déplore la jeune femme aujourd’hui âgée de 22 ans. Ça stigmatise énormément.» Sa prof de français lui soumet l’idée de suivre des cours de catéchisme. A la maison, ses parents lui interdisent catégoriquement. Garance (1), elle, n’a eu aucun moyen d’y échapper. Au lycée Estic à Saint-Dizier (Haute-Marne), les cours de catéchisme ne sont pas à la carte. «Avec la polémique sur Stanislas [épinglé dans un rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale, ndlr], j’ai appris que les cours de cathé étaient censés être optionnels, alors que dans mon collège c’était obligatoire. Si on n’y allait pas, on se prenait des mots dans le carnet», se souvient la jeune femme de 25 ans.
Enquête
«Pastorale», «instruction religieuse», «heures de rencontre et témoignages», le catéchisme étant censé être optionnel, certains établissements mettent en place des parades pour intégrer des cour