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Libération
Reportage

Classe dehors à Paris : «La vraie vie, c’est l’extérieur»

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Deux enseignantes de CP d’un établissement du XIXe arrondissement délocalisent chaque jeudi leurs cours dans un jardin. Une pratique bénéfique pour des enfants peu habitués au grand air.
«Dans ces quartiers, ils ne sortent pas beaucoup, ils sont beaucoup dans les appartements», explique Charlotte Burger, professeure de CP. (Albert Facelly/Libération)
publié le 31 mai 2023 à 16h05

Première étape : dessiner les petites bêtes qu’ils pensent trouver lors de la séance. A l’ombre de la pergola végétale du jardin du Ver Têtu, dans le XIXe arrondissement de Paris, les 22 élèves de CP de Julie Bidi et Charlotte Burger empoignent feuille et crayon et s’y emploient. Vers de terre, abeilles et autres limaces grisent les papiers. «Est-ce que vous savez ce qui pique chez une abeille ? demande Charlotte Burger au petit groupe qui l’entoure. Le dard !» Un enfant s’applique à écrire le mot à côté de son schéma.

Le jeudi après-midi, pour ces CP, c’est «classe dehors». Au pied de hauts immeubles d’habitation, le jardin luxuriant de près de 3 500 m² accueille, depuis le mois de septembre, les enfants de ces deux classes dédoublées – un dispositif généralisé dans les écoles relevant de l’éducation prioritaire – dont les enseignantes ont décidé de travailler ensemble. «La vraie vie, c’est l’extérieur, ce n’est pas d’être dans une salle de classe. Donc autant sortir dans la vraie vie. Sinon, on passe d’un lieu fermé, chez soi, à un autre lieu fermé, à l’école», plaide Julie Bidi, 30 ans. «Dans ces quartiers, ils ne sortent pas beaucoup, ils sont beaucoup dans les appartements, devant les écrans. Ils ne sont jamais allés aux Buttes-Chaumont [à moins de 2