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Interview

Classes «spécifiques» annoncées par Nicole Belloubet : «Quand on réunit des radicalisés, on produit des écoles de radicalisation»

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La ministre de l’Education envisage de regrouper les jeunes considérés comme radicalisés. Une idée qui ne ferait qu’aggraver le problème, estime Séraphin Alava, professeur émérite à l’université Toulouse-Jean-Jaurès.
«Il ne faudrait pas reproduire le mal qu’on veut réduire. On ne doit pas regrouper [les élèves radicalisés]», estime le professeur Séraphin Alava. (Charly Triballeau/AFP)
publié le 26 février 2024 à 17h58

Pour lutter contre la radicalisation des élèves, la nouvelle ministre de l’Education Nicole Belloubet a annoncé, ce lundi 26 février sur France 2, envisager l’idée de classes «spécifiques» pour avoir «un suivi encore plus fin» de ces derniers. «Nous cherchons la manière et le périmètre que [ces classes] pourraient recouvrir», a-t-elle précisé. La semaine dernière, Nicole Belloubet assurait que 500 élèves étaient radicalisés en France, dont 160 dans le «haut du spectre», c’est-à-dire nécessitant le suivi le plus resserré.

A l’automne, après la mort du professeur Dominique Bernard, tué par un ancien élève à Arras, Gabriel Attal avait annoncé plancher sur des «structures spécialisées» pour «sortir» les élèves radicalisés des collèges et des lycées. Mais pour Séraphin Alava, professeur émérite à l’université Toulouse-Jean-Jaurès et membre de la chaire Unesco de prévention des radicalisations et de l’extrémisme violent, isoler ces élèves ne ferait qu’aggraver le problème.

La ministre émet l’idée de regrouper les élèves radicalisés, mais comment les reconnaître ?

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