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Libération
Reportage

«Comment les enfants vont-ils se rencontrer ?» : à Nantes, la mixité sociale mise à mal par les groupes de niveau

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Marquée par les disparités sociales, le département ambitionne de fermer trois établissements, dont un classé REP+, et de diriger ses élèves vers des collèges plus favorisés. Un dispositif miné par les futurs groupes de niveaux promis par la réforme du «choc des savoirs».
Lors d'une manifestation le 19 mars 2024 à Nantes contre l'instauration de groupes de niveau au collège. (Maylis Rolland /Hans Lucas. AFP)
publié le 2 avril 2024 à 6h44

Depuis un an, professionnels de l’éducation, parents et élèves s’y préparent. Une nouvelle carte scolaire imaginée pour Nantes par le département de Loire-Atlantique. Elle est censée créer de la mixité sociale dans une ville où elle peine à émerger, avec un centre très favorisé et certains quartiers ouest très défavorisés. Mais si l’objectif est ambitieux, à l’image de ce qui a été réalisé à Toulouse dans le quartier du Mirail, beaucoup redoutent qu’il soit mis à mal par la réforme du «choc des savoirs» et «la constitution de groupes de niveau qui vont nécessairement impacter le projet», fait-on savoir par écrit au département.

Avec la création d’un observatoire de la mixité dans les collèges il y a six ans, le département de Loire-Atlantique s’est en effet donné pour mission de combattre ce qu’il qualifie régulièrement de «ségrégation sociale». Il suffit de regarder une carte pour comprendre. Entre deux quartiers prioritaires de la ville, celui du Breil et des Dervallières, le collège REP+ Rosa-Parks concentre les difficultés : une moyenne au brevet qui n’atteint pas les 9 sur 20 contre 11,9 au niveau natio