Une scène atypique dans une salle de classe. Alexis Latraye, prof de maths, est au téléphone avec… son banquier. Il aimerait acquérir une nouvelle voiture. La Fiat qu’il vise est à 12 500 euros, mais voilà, l’enseignant n’a que 2 500 euros d’apport. Alexis Latraye se tourne vers ses élèves, tout en restant en ligne avec celui qui se révèle rapidement être un ami : «Combien dois-je emprunter auprès de la banque ?» «10 000 euros», lui répondent les collégiens. «Comment vais-je calculer le montant des intérêts mensuels pour cet emprunt ?» pose le professeur âgé de 31 ans. Hésitant, Timéo tente de répondre en donnant le calcul nécessaire pour connaître le coût mensuel réel du crédit. Son camarade Youssef lui vient en aide. Une mise en pratique pour les élèves de la quatrième D du collège Arthur-Rimbaud, situé dans le nord d’Amiens (Somme), qui assistent ce jour-là à un cours d’éducation budgétaire et financière.
L’établissement participe au dispositif «Educfi» piloté par la banque de France, sous l’égide du ministère de l’Education nationale. Expérimenté une première fois en 2021 dans 80 classes, il a été progressivement élargi pour toucher les 750 000 élèves de quatrième cette année, une initiative qui ne fait pas l’unanimité chez les enseigna