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Droit à l'éducation

Crise de l’eau à Mayotte : plusieurs établissements scolaires contraints de fermer

Faute de pouvoir fournir de l’eau potable aux élèves, au moins cinq collèges, deux lycées et une école élémentaire ont été contraints de renvoyer les enfants chez eux ce jeudi 21 septembre. L’archipel est touché par une importante sécheresse.

Lors d'une manifestation à Mamoudzou pour réclamer une eau potable, le 9 septembre. (David Lemor/ABACA)
Publié le 21/09/2023 à 20h39

La crise de l’eau qui frappe Mayotte met à mal jusqu’au droit à l’éducation. Ce jeudi 21 septembre, plusieurs établissements scolaires ont dû fermer sur l’archipel en raison de l’impossibilité de fournir de l’eau potable aux élèves. Selon l’agence régionale de santé (ARS), des analyses ont fait état d’une non-conformité de la qualité de l’eau, jugée impropre à la consommation dans les communes de Petite-Terre et en périphérie de Mamoudzou, chef-lieu de l’archipel, en Grande-Terre.

«Nous avons fermé les collèges et les lycées à la mi-journée», détaille le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, qui a cité au moins cinq collèges et deux lycées concernés. Deux lycées ayant pu distribuer de l’eau sont restés ouverts. «Cette alerte nous inquiète, c’est la deuxième sur le territoire. Nous avons mis en place un comité de suivi pour informer le personnel de la situation mais nous espérons un retour à la normale très rapidement», assure le recteur.

En Petite-Terre, l’école élémentaire Labattoir 3 a renvoyé les enfants à la maison en milieu de matinée, selon une déléguée des parents d’élèves. «Désormais, on nous propose une continuité pédagogique de 7 à 9 h 30 seulement. Sauf que les parents travaillent», dénonce-t-elle.

Sécheresse extrême

Le département le plus pauvre de France est soumis à sa plus importante sécheresse depuis 1997, alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales. Les déficits pluviométriques y sont aggravés par un manque d’infrastructures et d’investissements dans un territoire qui, sous pression de l’immigration clandestine venue notamment des Comores voisines, connaît une croissance démographique de 4 % par an.

Pour y faire face, l’État a intensifié les coupures d’eau ces derniers mois. Depuis début septembre, la population mahoraise (310 000 habitants au 1er janvier 2023, selon l’Insee, beaucoup plus en prenant en compte les personnes en situation irrégulière) est privée d’eau deux jours sur trois. Dans l’urgence, un navire est arrivé mercredi à Mayotte avec à son bord 600 000 litres d’eau dans des bouteilles qui doivent être distribuées aux personnes les plus vulnérables du département.

Pour le rectorat, l’enjeu est désormais d’anticiper «les éventuelles inconformités de longue durée» de la qualité de l’eau. «Nous allons nous équiper de matériel, venu de métropole, pour distribuer de l’eau potable aux élèves», assure le recteur, qui envisage également de mettre en place une alternance d’élèves pour désengorger les établissements, en sureffectifs.