Depuis deux ans qu’il est principal d’un collège du Loir-et-Cher, Philippe Sauzedde se retrouve confronté à des problèmes liés à WhatsApp. «Les élèves créent des groupes de classe pour les devoirs et, au bout de deux mois, ça vire au harcèlement. Certains s’en saisissent pour s’en emplafonner d’autres, c’est une vraie plaie. Ils vont dire des choses du type : “elle est moche, il sent mauvais”. Ce sont en général quatre ou cinq élèves qui envoient des horreurs et tout le groupe peut les lire», raconte celui qui est aussi secrétaire académique du SNPDEN-Unsa, syndicat majoritaire des chefs d’établissement. Face à cela, sa réaction est claire : «A chaque fois que j’apprends qu’il y a un groupe, je le fais fermer.»
Ce type d’échange a lieu hors du temps scolaire, l’utilisation des téléphones étant interdite en primaire et au collège – pas au lycée. «Les premiers réflexes des établissements étaient de considérer que ce qui était dans l’espace numérique n’était pas de leur ressort, explique Justine Atlan, directrice générale de l’association e-Enfance, qui gère le 3018, numéro national pour les victimes de violences numériques. Mais, depuis une dizaine d’années, les textes les ont sensibilisés sur le fait que dès lors que les comportements dans la sphère numérique impliquaient des élèves d’un même établissement et avaient une incidence sur le climat scolaire, c’était de leur responsabilité.» Ce d’autant que le cyberharcèlement n’est généralement que la c