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Dégâts

Cyclone Chido à Mayotte : la rentrée se fera finalement le 20 janvier pour les élèves

Cyclone Chidodossier
Lors d’une conférence de presse ce mercredi 8 janvier, le recteur et préfet de Mayotte ont précisé les modalités de la rentrée scolaire, un mois après le passage du cyclone Chido. Les enseignants devraient retrouver le chemin des écoles le 13 janvier, les élèves le 20.
L'école maternelle de Doujani 2, détruite par le cyclone Chido, vandalisée et encore squattée par quelques habitants du bidonville d'à côté, le 1er janvier. (David Lemor/Libération)
publié le 8 janvier 2025 à 16h54

Pour les professeurs et instituteurs de Mayotte, comme pour les parents d’élèves, c’est encore le grand flou. Quand aura vraiment lieu la rentrée scolaire ? Dans quelles conditions ? Et avec quels élèves ? Lors de sa visite dans le 101e département français fin décembre, deux semaines après qu’il a été ravagé par le cyclone Chido, François Bayrou avait évoqué une rentrée «selon les modalités adaptées établissement par établissement à partir du 13 janvier». Une date confirmée dimanche par Elisabeth Borne, désormais ministre de l’Education nationale, qui disait malgré tout que celle-ci serait adaptée «au cas par cas, en tenant compte de la situation de chaque établissement».

Ce mercredi 8 janvier, le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovik, et le préfet de l’archipel, François-Xavier Bieuville, ont fait un nouveau point sur la situation lors d’une conférence de presse, comme le rapporte Mayotte la 1ere. Premier enseignement : aucun élève ne devrait retourner en cours la semaine prochaine. A partir du 13 janvier, seuls quelques cours devraient être donnés en ligne, en priorité pour les classes ayant des examens en fin d’année. Les élèves retrouveront le chemin de l’école à partir du 20 janvier.

Des écoles sous tentes

En parallèle, du 13 au 18 janvier, un état des lieux doit être à nouveau fait pour savoir dans quels établissements il sera possible d’accueillir les élèves, et réfléchir aux solutions alternatives quand ça ne l’est pas. «Plusieurs scénarios» sont envisagés en fonction des communes, explique Jacques Mikulovik. Cela passera par l’instauration de nouvelles rotations entre les classes (dans certaines écoles, les élèves ont l’habitude de n’avoir cours que par demi-journée, faute d’infrastructures suffisantes), l’adaptation des rythmes scolaires, le renforcement de dispositifs de cours à distance ou encore la mise en place de tentes pour remplacer les établissements détruits. Des bus seront aussi mis en place pour permettre aux élèves dont l’école est détruite d’aller dans une école du village voisin.

Reste à voir si les enseignants seront au rendez-vous. Beaucoup ont quitté Mayotte ces dernières semaines et ne se voient pas y retourner aussi rapidement. «J’ai plein d’amis profs qui sont partis. Ils ne comptent pas revenir le 13. Au pire ils se mettront en arrêt, mais ils ne veulent pas revenir dans cette situation chaotique», nous racontait mardi un Mahorais. Elisabeth Borne a déjà annoncé une aide d’urgence de 2 000 euros qui sera versée aux enseignants en difficulté les plus touchés et les moins bien rémunérés. Une manière aussi de s’assurer qu’il reste à Mayotte. François Bayrou avait pour sa part évoqué la possibilité d’appeler en renfort des «enseignants solidaires», notamment en faisant appel à des retraités ou à des étudiants.

La rentrée pourrait aussi être l’occasion d’avoir plus de précision sur le bilan humain du cyclone - les professeurs seront en mesure de voir si des élèves manquent ou non à l’appel. Pour l’heure, la préfecture parle de 39 personnes décédées et d’une quarantaine de disparues. «Il y a un faisceau d’indices qui nous permet de penser que ces personnes (disparues) sont malheureusement victimes de Chido», a déclaré ce mercredi François-Xavier Bieuville. On reste malgré tout encore très loin des centaines voire des «milliers» de victimes imaginées dans les heures suivant la catastrophe.