Fin janvier 2023, dans le village d’Oderen, au nord-ouest de Mulhouse (Haut-Rhin). Alors qu’elle fait le ménage, la mère d’une petite fille de 9 ans tombe sur son journal intime. Il est ouvert. Des mots crus, surlignés en jaune, attirent son attention. La petite fille décrit avoir vécu des agressions sexuelles, commises par son ancien professeur, Eric B, lorsqu’elle était en CE2. Ce dernier aurait touché son sexe à plusieurs reprises par-dessus ses vêtements en portant l’élève sur ses genoux pendant que la classe regardait le film Titanic.

La découverte de ce carnet est le point de départ d’une enquête qui a permis de recueillir plus d’une trentaine de témoignages d’anciennes élèves de cet enseignant qui exerçait depuis plus de trente ans dans la région. Incarcéré depuis février 2023, Eric B, comparaît ce jeudi 6 et ce vendredi 7 mars devant le tribunal correctionnel de Mulhouse pour «agressions sexuelles sur mineur de 15 ans» dont il avait la charge à l’école primaire. Au total, 25 victimes ont été identifiées. Elles étaient âgées de 7 à 10 ans au moment des faits, dont les plus anciens remontent à 2004, comme indiqué dans l’ordonnance de renvoi consulté par Libération. Dans leurs auditions, ses victimes racontent les «câlins» de leur enseignant, des «caresses», «des ronds avec la main» sur les cuisses, le dos, le ventre, le sexe ou la poitrine. Des agressions sexuelles commises en grande majorité en classe, quand ses élèves devaient