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Dates des épreuves, harcèlement, primes… Ce qu’il faut retenir des annonces de Gabriel Attal sur TF1

Le ministre de l’Education nationale s’est exprimé sur plusieurs sujets brûlants de cette rentrée sur le plateau du 20 heures ce jeudi 28 septembre, avec force coups de menton et l’annonce d’une prime exceptionnelle, présentée comme une surprise alors qu’elle était déjà prévue depuis des mois.
Gabriel Attal à Marolles-en-Brie, le 1er aout 2023. (Albert Facelly/Libération)
publié le 28 septembre 2023 à 21h43
(mis à jour le 29 septembre 2023 à 8h46)

Près d’un mois après la reprise des cours, Gabriel Attal a fait sa deuxième rentrée ce jeudi 28 septembre au soir, sur le plateau du JT de 20 heures de TF1. Le ministre de l’Education nationale a fait plusieurs annonces, notamment sur les dates d’examens et des primes exceptionnelles pour une partie du personnel, en réalité déjà promises depuis juin dernier par le ministre de la Fonction publique pour tous les fonctionnaires gagnant moins de 3 250 euros brut par mois.

Les dates des épreuves

«Mon ambition, c’est de relever le niveau.» Les yeux dans les yeux de Gilles Bouleau, Gabriel Attal a une nouvelle fois brandi sa volonté de «reconquérir le mois de juin», délaissé par les élèves dans le cadre de la désormais ex-réforme du bac Blanquer. Parce que «chaque jour, chaque cours compte», le ministre de l’Education nationale a décidé de repousser le plus tard possible tous les examens. Finies les épreuves de spécialité du baccalauréat en mars, elles auront désormais lieu du 19 au 21 juin.

De même, «pour la première fois depuis longtemps», dixit Attal, le brevet n’aura pas lieu en juin mais bien début juillet. Plus précisément les lundi 1er et mardi 2 juillet.

Enfin, les classes de seconde qui s’égayent habituellement pendant que les plus grands planchent sur le bac, iront faire des stages en entreprise. Le but de la manœuvre : «améliorer l’orientation» dans cette «classe de bascule», et continuer à découvrir le monde professionnel après déjà leur stage de troisième. «Il y aura une mobilisation nationale» pour aider les jeunes à trouver une entreprise accueillante, notamment «au niveau des régions», a promis le ministre.

La lutte contre le harcèlement

C’est le sujet de la rentrée pour le gouvernement, après plusieurs drames récents et la présentation par Elisabeth Borne d’un plan interministériel pour lutter contre ce fléau dont est victime environ un enfant sur dix. Une «priorité absolue» pour Gabriel Attal, qui a fait montre de toute la fermeté possible sur le plateau de TF1. «La peur doit changer de camp, je ne reculerai devant rien», a-t-il lancé, en réponse à une question sur l’arrestation par la police en plein cours d’un élève accusé de harcèlement. Avant d’assurer aux victimes : «On vous écoute, et on va agir.»

Interrogé sur l’affaire de la lettre de menace envoyée par le rectorat de Versailles à la famille d’un étudiant harcelé, le ministre a déclaré qu’il attendait «sous dix jours» le résultat d’une enquête administrative, assurant qu’il «prendrait toutes ses responsabilités, y compris des sanctions».

Le remplacement des profs

Quelques jours avant la rentrée, le ministre de l’Education avait promis qu’il y aurait «un prof devant chaque élève». Pourtant, une enquête du syndicat enseignant Snes-FSU a révélé qu’il manque au moins un enseignant dans 48 % des établissements du secondaire.

«On est à 99,9 % des postes d’enseignants pourvus», s’est défendu Gabriel Attal, avant d’admettre des «problèmes d’organisation administrative pour gérer les remplacements». Il a mis en avant «le quart des enseignants qui se sont engagés à remplacer leurs collègues absents dans le cadre du pacte enseignant proposé par le gouvernement». Reste que l’objectif initial était de 30 %, qui n’est atteint pour le moment qu’au «collège et en lycée professionnel», selon le ministre.

Les primes pour les personnels

Le nouveau ministre de l’Education nationale s’est présenté en prime time avec une annonce présentée comme une surprise dans sa hotte. Environ 730 000 agents de l’Education nationale toucheront en même temps que leur salaire d’octobre une «prime exceptionnelle de pouvoir d’achat», de 380 euros pour les enseignants et 500 euros pour d’autres agents, a annoncé Gabriel Attal. «C’est plus d’un sur deux», a-t-il affirmé.

Dans le détail, «500 000 enseignants […] auront en moyenne 380 euros» et 230 000 «autres personnels», notamment les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), percevront en moyenne 500 euros. Comme le soulignent les syndicats enseignants, il s’agit en réalité du «recyclage» d’une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, déjà prévue pour cet automne et annoncée dès le 12 juin par le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini. Elle concerne tous les agents publics qui touchent un salaire inférieur à 3 250 euros brut par mois.