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«Déconnectée de la réalité», «pas loyale, sauf envers Macron»… Anne Genetet, une ministre de l’Education nationale qui a tout à prouver

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Gouvernement Bayroudossier
Epinglée au moment de sa nomination pour son absence d’expérience dans le domaine de l’éducation et pour ses conseils sur les employés de maison à Singapour, la nouvelle locataire de la rue de Grenelle n’affiche pas de ligne politique claire.
La nouvelle ministre de l'Education nationale, Anne Genetet, dans son bureau rue de Grenelle mardi 2 octobre. (Denis Allard/Libération)
publié le 4 octobre 2024 à 8h32

Mais qui est donc Anne Genetet ? Deux semaines après sa nomination par Michel Barnier, elle reste pour beaucoup une énigme. Julien (1), un personnel du lycée français de Singapour, où ont été scolarisés les quatre enfants de la nouvelle ministre de l’Education, ne garde pas un bon souvenir du personnage : «C’est une patronne qui lit le monde entre patronat et domestiques. Elle ne connaît rien à la France en général, elle est complètement déconnectée de la réalité.» Franck Pajot, professeur syndiqué au Snes à Pékin et adversaire d’Anne Genetet aux législatives de 2022 sous l’étiquette Nouveau Front populaire, n’a pas de mots plus tendres : «C’est une caricature du monde expatrié de Singapour, c’est très à droite, c’est la Manif pour tous, avec des familles très tradis, très cathos, très aisées.»

Peu après sa prise de fonction, ont été exhumés des posts de cette ancienne médecin et journaliste médicale, députée Ensemble pour la République des Français établis hors de France devenue consultante à Singapour, où elle a vécu plusieurs années à partir de 2005. Fondatrice d’une entreprise de formation des employées de maison des familles expatriées, elle distillait des conseils lunaires sur son site, expliquant que les congés payés ne sont «ni obligatoires ni recommandés», ou q