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Menaces

Depuis la rentrée, 168 alertes à la bombe ont visé des établissements scolaires

A l’occasion d’une alerte à la bombe qui a visé ce lundi 16 octobre le lycée d’Arras, déjà le théâtre d’un attentat vendredi, Gabriel Attal a fait savoir que pas moins de 168 canulars ont déjà ciblé les établissements scolaires depuis la rentrée.

En Seine-Saint-Denis, environ 1 000 élèves du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis ont vu leurs cours interrompus après la réception d’un mail malveillant. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
Publié le 16/10/2023 à 17h51

Il aura suffi d’un peu plus d’un mois après la rentrée pour que les établissements scolaires soient déjà la cible de 168 alertes à la bombe. Un chiffre divulgué ce lundi 16 octobre par le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, à l’occasion d’une visite dans un collège parisien trois jours après l’attentat d’Arras.

Et pour cause, une nouvelle alerte à la bombe (la 168e, donc) a visé la cité scolaire Gambetta-Carnot d’Arras (Pas-de-Calais), la même où le professeur de lettres Dominique Bernard a été poignardé à mort vendredi par un ancien élève radicalisé. «C’est inadmissible et intolérable. Ce sont des menaces qui visent à intimider, à faire peur», a tonné le ministre. «Je veux être extrêmement clair et ferme sur ce sujet» : «A chaque menace, à chaque alerte, il y a des signalements qui sont faits à la justice, il y a des enquêtes […] et nous avons identifié un certain nombre des auteurs», a menacé Gabriel Attal.

Des établissements évacués

De nombreux exemples ont été médiatisés ces dernières semaines. En Seine-Maritime, pas moins de six établissements scolaires ont dû évacuer. En Seine-Saint-Denis, environ 1 000 élèves du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis ont vu leurs cours interrompus après la réception d’un mail malveillant. Idem à Tarbes (Hautes-Pyrénées), au lycée Marie-Curie ou encore au lycée Charles-de-Gaulle de Poissy, dans les Yvelines.

Début octobre, huit établissements grenoblois ont fermé leurs portes à cause des alertes à la bombe. Quelques jours plus tôt, une menace du même genre avait conduit au confinement et à l’évacuation d’un collège à L’Isle-d’Abeau, dans l’Isère.

Piratage et mails

En guise d’auteurs, souvent, des mineurs. A Rennes, un ado de 15 ans a été interpellé en septembre et placé en garde à vue après l’évacuation de l’ensemble scolaire Frédéric-Ozanam de Cesson-Sévigné. Il était soupçonné d’avoir envoyé une menace d’attentat par mail.

Deux jeunes de l’agglomération bordelaise ont également été mis en examen, soupçonnés d’avoir piraté des espaces numériques de travail (ENT) d’élèves pour diffuser des alertes à la bombe dans différents établissements scolaires en France. Même situation début février : trois adolescents de 14, 15 et 17 ans et originaires de Gironde, du Val-de-Marne et des Bouches-du-Rhône avaient été aussi mis en examen pour avoir diffusé des messages de menaces après avoir piraté des ENT début janvier. Quinze établissements avaient dû être évacués.