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Au collège privé de Lestelle-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), le 2 mars 2025.Au collège privé de Lestelle-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), le 2 mars 2025. (Marion Vacca/Libération)

Enquête

Derrière les murs du collège Bétharram, les combines des prêtres-directeurs pour maintenir le silence

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«Libération» a épluché les archives de l’asso qui gère l’établissement et embauche le personnel non enseignant. Surprise : les noms des prêtres visés par les plaintes pour viols apparaissent dans le bureau exécutif. Une pratique illégale.
publié le 7 avril 2025 à 10h59

Dans le Béarn, les gendarmes de Lescar et Nay sont débordés. Quinze mois après avoir créé le collectif des victimes du collège de Bétharram, Alain Esquerre s’est rendu pour la sixième fois au tribunal de Pau le 2 avril avec une liasse de 48 nouveaux témoignages. Des violences physiques et sexuelles, dont un viol en réunion sur un mineur de quinze ans. La barre des 200 plaintes a été atteinte.

A mesure que la parole se libère, la question devient pressante : comment des sévices d’une telle ampleur ont-ils pu perdurer pendant plus d’un demi-siècle ? Pourquoi aucun mécanisme de contrôle n’a-t-il fonctionné ? Comment aucune alerte n’a-t-elle été entendue ? Dans cette énigme, une pièce du puzzle est jusqu’ici restée dans l’ombre : le rôle de la «société secrète» qui pilote le collège Bétharram. Car dans la liste des mis en cause, on retrouve un petit noyau de personnes, celles-là mêmes qui ont dirigé l’établissement pendant des décennies, dans un entre-soi teinté d’impunité. Ces personnes se cooptaient les unes les autres, cumulaient des fon

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