La rentrée d’un prof est toujours pleine de surprises. Un emploi du temps à trous, une classe difficile ou, gros lot, de nouveaux équipements informatiques. Au retour des vacances de la Toussaint, le 8 novembre, les formateurs de l’université de Nice sont tombés sur une caméra globulaire au-dessus du tableau. La vidéosurveillance s’est immiscée dans deux salles de cours de l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspe) de Nice au sein de l’université Côte d’Azur. La Cnil confirme la réception d’une plainte anonymisée relative à ce dispositif déposée jeudi par un membre du personnel encadrant. Elle est en cours d’instruction.
Reportage
Olivier Le Dantec est formateur en mathématiques à l’Inspe. Il dispense régulièrement ses cours dans les deux grandes salles désormais équipées de caméras. La salle 16 peut accueillir jusqu’à soixante étudiants, la 24 fait office d’amphithéâtre pour une centaine de personnes. Il y a un faux plafond désuet, trois rangées de néons, une horloge et un vidéoprojecteur. «La caméra, c’est une demi-sphère placée juste au-dessus du tableau. Le prof est filmé de dos, les étudiants de face, détaille-t-il. Pour moi, c’est horrible car il y a une forme d’intimité dans un cours.» Karine Lambert, maîtresse de conférences en histoire, a été alertée de la présence de caméras par une collègue : «Elles sont au-dessus du bureau du prof. C’est une forme de mépris. C’est insupportable car on est dans des espaces d’enseignement où la lib