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Omerta

«Dès que l’on dénonce, c’est toujours pareil : le mur» : l’affaire Bétharram, symptôme des failles juridiques de l’enseignement privé

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Affaire Notre-Dame de Bétharramdossier
Si les classes des établissements scolaires privés sont contrôlées par l’Education nationale, les internats ou cantines en sont un angle mort. Le secrétaire général du Snep-Unsa, l’un des syndicats des profs du privé, a déposé plainte contre X pour éclairer sur cette «opacité».
Une classe de l'établissement privé Notre-Dame-de-Bétharram, dans les années 90, photographiée par un ancien élève. (collection privée/ABACA)
publié le 23 février 2025 à 10h48

Viols, agressions sexuelles, coups, humiliations… Chaque nouveau témoignage des victimes de Notre-Dame de Bétharram, cet établissement scolaire privé au cœur du Béarn, laisse sans voix. Les 112 lettres de dénonciation enregistrées dans le cadre de la procédure judiciaire mettent en cause 11 personnes, dont 8 sont mortes, pour des faits allant de 1955 à 2004. Comment de telles pratiques ont-elles pu exister aussi longtemps, alors que l’alerte a été donnée dès les années 1990 ?

Par son ampleur et sa gravité, cette affaire Bétharram est hors du commun. Mais elle est aussi une parfaite illustration des failles du droit régissant les établissements privés sous contrat, qui ouvrent la porte aux dérives.

Les lanceurs d’alerte poussés vers la sortie

Quand en 1996, Françoise Gullung, professeure de mathématiques, donne l’alerte sur les pratiques dans son établissement, elle se heurte à un mur. L’article de Libération, à l’époque, le raconte. Elle se retrouve lâchée par ses collègues, une partie des parents et même des élèves, dont l’un d’eux lu