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Chamboule-tout

Ecole : horaires, vacances, Emmanuel Macron veut chambouler le temps scolaire

Réduire les vacances, élargir le temps du collège, amener des professionnels dans les collèges… A Marseille, le Président multiplie les annonces sur l’école.
Emmanuel Macron en visite à l'école de Saint-André la Castellane, le 27 juin 2023 à Marseille. (Theo Giacometti/Libération)
publié le 27 juin 2023 à 14h36

Le président des pieds dans le plat. «On doit rouvrir un débat qui est celui du temps scolaire dans l’année, une des autres grandes hypocrisies françaises», lance mardi Emmanuel Macron lors de la visite d’une école marseillaise en cours de rénovation ce mardi 27 juin. «Vos collégiens, quand est-ce qu’ils ont commencé leurs vacances ? On a des enfants qui ont deux mois et demi parfois de vacances, presque trois pour certains», poursuit le chef de l’Etat, en visite dans la deuxième ville de France jusqu’à mercredi pour la seconde phase de son plan «Marseille en grand» lancé en septembre 2021.

«Il faut repenser ce temps dans l’année. Quand on a des vacances de trois mois, l’inégalité revient», insiste encore Emmanuel Macron, estimant qu’à la rentrée de septembre, les élèves «reviennent avec les compétences qu’ils avaient un mois à un mois et demi avant l’arrêt des cours : on détruit en quelque sorte de l’apprentissage collectif». «La conséquence de cela, c’est qu’on bourre les semaines de nos enfants, qui arrivent crevés tous les soirs», développe-t-il.

Lundi, le Président avait annoncé que les collèges allaient être progressivement ouverts de 8 heures à 18 heures et la maternelle accessible dès l’âge de 2 ans dans les quartiers d’éducation prioritaire, à commencer par Marseille, pour lutter contre «l’inégalité scolaire». La rénovation des écoles de Marseille, qui bénéficie d’une enveloppe commune de l’Etat et de la mairie de 1,5 milliard d’euros, est considérée comme l’une des priorités du plan «Marseille en grand» alors que certains des 470 établissements du premier degré dans la cité phocéenne se trouvent dans un état déplorable. Il avait aussi annoncé la création d’une demi-journée toutes les deux semaines appelée «avenir professionnel» pour «faire rentrer», dès la cinquième, les métiers des secteurs qui recrutent dans les collèges.

Innovation pédagogique contre circulaire

Mais au-delà de la question des infrastructures, le Président a aussi défendu mardi sa vision d’une école innovante où il y a «encore plus de liberté et d’autonomie» pour les enseignants et directeurs d’établissements. En septembre 2021, Emmanuel Macron avait annoncé la mise en place à Marseille d’une expérimentation pédagogique baptisée «l’école du futur» et dotée de 2,5 milliards d’euros. Expérience appelée à être généralisée à l’ensemble du territoire et dénoncée par les syndicats d’enseignants comme un «dogme» mettant à mal l’égalité des chances de l’école républicaine.

«Ce à quoi les élèves ont droit ne peut pas dépendre de la volonté, de l’énergie, ou, au contraire, parfois, de l’épuisement ou de l’impossibilité d’en faire plus, de telle ou telle équipe», relève Caroline Chevé, secrétaire départementale de la FSU 13, majoritaire dans l’Education nationale. «Les inégalités de départ, vous les avez», répond le chef de l’Etat. «La question c’est : est-ce que la même école permet de lutter contre les inégalités de départ ? La réponse c’est non. Le système scolaire est plus déterministe qu’il y a trente ans». Or, «l’innovation pédagogique a plus de chances de réussir que la circulaire», selon lui.