Il y a un an, nous consacrions un dossier au «grand mirage» qu’est l’école inclusive. A cette réalité, derrière la hausse continue du nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés à l’école ordinaire (plus de 436 000 cette année), faite de souffrance de toutes parts : chez les élèves, les enseignants, les accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH). Il y a un an, des profs nous confiaient, en demandant à ne pas être reconnaissables, qu’ils préféreraient voir leurs élèves autistes et trisomiques placés en institutions spécialisées pour pouvoir travailler plus sereinement. De tels propos, ils le savaient, faisaient mauvais genre. En quelques mois, le tabou a sauté. Désormais, dans les cortèges des manifs comme dans des communiqués de syndicats enseignants, la demande est assumée : il faudrait créer davantage de places en instituts médico-éducatifs (IME), ces lieux spécialisés dans l’accueil de jeunes ayant une déficience intellectuelle, où ils seraient mieux qu’à l’école. Un sondage Ifop pour le collectif Ma place c’est en classe, paru l’été dernier, révélait d’ailleurs que si 95 % des enseignants étaient favorables à la scolarisation en milieu ordinaire des élèves à mobilité réduite et 88 % pour les élèves «dys» (dyslexiques, dyspraxiques…),
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Ecole inclusive : face à des profs dépassés, des pros du handicap pour aider
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Le handicap au quotidiendossier
Fanny et son accompagnante d’élève en situation de handicap (AESH), cours de français, à l'école Jean-Moulin des Villages-Vovéens (Eure-et-Loir), en avril. (Christophe Maout/Libération)
par Elsa Maudet
publié le 30 mai 2024 à 21h26
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