C’est le grand paradoxe de notre système éducatif. La France est l’un des rares pays au monde à financer autant la concurrence privée de son école publique : l’Etat et les collectivités territoriales subventionnent en effet l’enseignement privé sous contrat à hauteur de 73 %, sans droit de regard sur son recrutement. Or, l’une des principales sources de la ségrégation sociale et scolaire est l’évitement vers le privé, qui accueille deux fois plus d’élèves socialement très favorisés que le public. En décembre, le ministre de l’Education, Pap Ndiaye, annonçait vouloir faire participer le privé à «l’effort» de mixité sociale et scolaire dans les écoles, collèges et lycées, avec des changements qui se font toujours attendre. En quoi consistera cet effort ? Plusieurs spécialistes du sujet interrogés par Libération ont des idées à lui soumettre.
«Varier les dotations pour le privé»
Jean-Paul Delahaye, ancien directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco) au ministère de l’Education nationale
«Il faut revenir à l’esprit de la loi Debré de 1959, qui reconnaît les établissements privés et non pas l’enseignement privé. La différence est de taille pour ne pas const