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Double peine

Ecoles et cantines fermées : «On va priver des enfants de leur seul repas de la journée»

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La fermeture des établissements scolaires, qui doit durer trois ou quatre semaines, entraîne aussi celle des cantines où déjeunent en moyenne sept enfants sur dix. Une double peine pour les familles précaires.
«Pour les enfants en situation de précarité, le repas à la cantine est le seul repas structurant de la journée. Cela peut donc avoir des conséquences physiologiques sur pour eux», alerte Julie Zerlauth, responsable plaidoyer et sensibilisation à l’Unicef. (Philippe Lopez/AFP)
publié le 2 avril 2021 à 8h46

18 h 30 : distribution de Kit Kat sur les marches de la grande place des Fêtes ensoleillée et bordée de tours d’immeubles, dans le XIXe arrondissement de Paris. Pas facile pour Katia et Alessandra, la quarantaine, de discuter avec leur marmaille autour. Ça crie, ça rit et ça se met du chocolat plein les doigts. Katia a sept enfants : un à la crèche, deux en maternelle, un en primaire et un au collège. Les deux aînés ne sont plus à l’école. Tee-shirt AC/DC et longs cheveux noirs lissés, elle est mère célibataire, au RSA et habite dans un hôtel social avec trois chambres à deux pas de là. Alors la fermeture des écoles, ça l’inquiète. Pour les repas. Elle n’hésite pas une seconde quand on lui demande combien la cantine lui coûte chaque mois : 25,90 euros pour les deux en maternelle, 27,80 côté primaire et 36,80 au collège. «A la maison, ça va me faire le double de repas donc ça va me revenir beaucoup plus cher», assure-t-elle en attrapant le petit dernier.

«On assiste à une paupérisation des parents»

En moyenne, sept enfants sur dix prennent leur repas à la cantine selon un rapport de 2019 du Défenseur des droits et l’article L. 131-13 du code de l’éducation garantit l’accès de tout enfant scolarisé au service de restauration scolaire