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Interview

Ecoles musulmanes : «S’en prendre au lycée Averroès est très symbolique»

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L’établissement lillois a perdu la semaine dernière son contrat d’association avec l’Etat. Pour la sociologue Diane-Sophie Girin, le choix de certains établissements privés musulmans de demander à être sous contrat repose notamment sur une volonté de se faire reconnaître comme une école comme les autres.
Au collège-lycée musulman sous contrat avec l'Etat Ibn-Khaldoun, à Marseille en 2015. (France Keyser/M.Y.O.P)
publié le 13 décembre 2023 à 19h37

La rupture du contrat d’association avec l’Etat du lycée Averroès à Lille, décidée la semaine dernière par la préfecture du Nord, met l’enseignement privé musulman sous tension. Minoritaire, représentant à peine 10 % des écoles hors contrat, ce secteur éducatif s’est développé depuis une vingtaine d’années. Sociologue, Diane-Sophie Girin, qui a soutenu sa thèse il y a deux ans sur le sujet, dresse le panorama de l’enseignement privé musulman.

Quelles vont être les conséquences de la rupture du contrat d’association du lycée Averroès ? Peut-elle entraîner sa fermeture ?

C’est fort probable. L’établissement a des difficultés financières, notamment parce qu’il n’a pas obtenu, en 2017, un contrat d’association pour son collège. Averroès est vraiment le joyau de la couronne de l’enseignement musulman. S’en prendre à lui est très symbolique.

Combien y a-t-il d’écoles musulmanes en France ?

D’après mes recherches, il existe 71 groupes scolaires musulmans en France qui rassemblent 126 établissements. Pour un nombre d’élèves qui avoisine les 11 500. Les écoles maternelles et élémentaires en constituent un peu plus de la moitié ; le reste, ce sont des collèges et une toute petite minorité de lycées. La plupart de ces écoles sont hors contrat. Seulement dix ou onze – tout dépend si l’on comptab