Un président peut donc griller l’un de ses ministres. A la veille de la conférence de presse de rentrée de Pap Ndiaye, Emmanuel Macron a tenu à participer, au dernier moment, à la réunion de rentrée des recteurs d’académie qui se tenait jeudi à la Sorbonne à Paris. Exercice aussi étonnant qu’imprévisible, cette rencontre est aussi une première. «Jamais la rentrée ne se fait avec le président de la République», souligne Guislaine David, cosecrétaire générale et porte-parole du SnuiPP-FSU (syndicat du primaire). Et pour cause : la mission est habituellement assurée par le ministre de l’Education nationale.
«C’est à nouveau le Président qui prend la main sur les questions d’éducation. Il a tenté de mettre en avant son bilan du premier quinquennat, mais fini par faire un sombre constat de l’école. Pour moi, c’est le résultat de sa politique», assène le secrétaire général du syndicat des enseignants de l’Unsa Stéphane Crochet. Après cinq ans de «blanquérisme» et une série de réformes mal accueillies, du bac à la formation des enseignants, les profs sont désabusés, les élèves stressés et les familles inquiètes. Dans son discours, Emmanuel Macron a fait un constat somme toute réaliste : «Quelque chose ne marche pas dans notre organisation collective.» Une observation qui pouvait s’entendre comme un mini mea culpa ou comme une tentative de secouer son auditoire, en lui faisant porter le chapeau.
En déclinant sa vision de l’école, lieu d’épanouissement et d’«éga