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Libération
Enseignement supérieur

Emmanuel Macron veut «transformer» l’université en lui offrant plus d’autonomie

Le chef de l’Etat a annoncé ce jeudi 7 décembre les pistes envisagées pour simplifier les lourdeurs administratives qui pèsent sur la recherche française, l’empêchant de rayonner à l’international.
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une réunion avec des membres de la communauté des chercheurs sur la vision de l'avenir de la recherche française, ce jeudi à Paris. (Ludovic Marin/REUTERS)
publié le 7 décembre 2023 à 18h00

Un «acte II de l’autonomie» des universités françaises. Ce jeudi 7 décembre, Emmanuel Macron a appelé depuis l’Elysée, où il avait réuni plusieurs dizaines de chercheurs, à une refonte de l’organisation de la recherche française «d’ici 18 mois». Son ambition le pousse à vouloir «transformer» les universités dans le cadre d’une «vraie révolution» pour remédier au «morcellement» de la recherche française, qui nuit à la position mondiale des chercheurs hexagonaux. Au programme : de «vrais contrats pluriannuels» et «une gouvernance reformée».

Concrètement, les chercheurs doivent s’attendre à des simplifications administratives. Pour que les universités soient en mesure d’«organiser» et «gérer» la recherche au niveau de leur territoire, comme il le suggère, Emmanuel Macron envisage de renforcer leur autonomie. «Il faut avancer sans tabou [sur] les enjeux de gouvernance, de modèle économique et, en effet, bâtir des vrais contrats d’objectifs, de moyens et de performance avec des financements beaucoup plus incitatifs», a-t-il défendu. Son objectif : en finir avec un système qui «bride l’innovation».

Pas de financements supplémentaires évoqués

Emmanuel Macron a soigneusement évité d’annoncer une réforme des statuts pour ne pas réveiller les polémiques qui avaient accompagné, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l’acte 1 de cette autonomie. Des universités certes «autonomes» mais en manque de moyens, à devoir gérer des détails administratifs et des masses salariales colossales. Conscient de cet écueil, Emmanuel Macron a plaisanté sur le fait que sa ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, lui avait «interdit de prononcer le mot» de «statut» pour les personnels car le modifier susciterait «tout de suite la bronca». «Donc, je n’ai pas dit qu’on allait réformer les statuts», a-t-il ajouté, suscitant les rires du parterre de chercheurs.

Après avoir vanté le bilan des efforts faits depuis sa première élection en 2017 pour remettre la recherche française sur les rails après des décennies de «désinvestissement trop important», le chef de l’Etat a reconnu que «nous avons vécu des moments difficiles ces dernières années». A cet égard, il a évoqué l’«étrange défaite» du vaccin contre le Covid-19, la France ayant découvert le principe de l’ARN messager mais n’ayant pas su mettre au point le remède. Pour autant, si le Président semble très ambitieux, il n’a évoqué aucun financement supplémentaire qui permettrait à la recherche française de rattraper ses concurrents internationaux.