Deux ans après, le nom de Samuel Paty refait surface. Mercredi 12 octobre, le rectorat de Strasbourg a «fermement» condamné dans un communiqué les menaces de mort proférées dans un lycée du Haut-Rhin par l’oncle d’une élève contre un professeur, qui avait évoqué en classe «la liberté d’expression, les caricatures de Mahomet et Charlie Hebdo». Selon une source judiciaire, l’incident en question s’était produit le 4 octobre au lycée Scheurer-Kestner de Thann, à l’ouest de Mulhouse.
Toujours selon cette source, l’élève, «qui s’est accrochée verbalement en classe avec l’enseignant, s’en serait plaint en rentrant chez elle». Cet incident est survenu quelques jours avant l’hommage prévu vendredi 14 ou lundi 17 octobre dans les établissements scolaires à Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 pour avoir montré en classe des caricatures de Mahomet.
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L’oncle aurait d’ailleurs «évoqué le nom de Samuel Paty durant l’échange avec l’enseignant devant le lycée». Il a ensuite «été placé en garde à vue et mis en examen pour menaces de mort», après une plainte de l’enseignant. Puis remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction de contact avec le professeur et de se présenter aux abords de l’établissement.
Une équipe de sécurité autour de l’établissement
L’adolescente sera convoquée ultérieurement par le juge d’instruction pour être entendue sur des faits d’apologie du terrorisme. Dans son lycée, un conseil de discipline doit statuer sur ce dossier prochainement. L’établissement haut-rhinois «fait l’objet d’une attention constante de la part du rectorat et des services de l’Etat» depuis cet incident, indique le rectorat.
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Une équipe mobile de sécurité y est présente depuis le 6 octobre «pour garantir la sécurité, accompagner les équipes et assurer un soutien psychologique», précise le rectorat, selon lequel «une cellule d’écoute pour le personnel a été mise en place». Lundi 10 octobre, «deux membres de l’équipe Valeurs de la République (EAVR) de l’académie» ont par ailleurs été dépêchés sur place afin d’apporter «la réponse éducative adaptée». Le lycée sera aussi intégré «cette année dans le plan de formation laïcité» et «une formation sur la gestion des questions sensibles et sur la laïcité» y sera organisée.