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Manif

En Seine-Saint-Denis, la mobilisation des profs prend de l’ampleur : «Sans mesures concrètes et chiffrées, on ne se laissera pas enfumer»

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Dans les rangs de la manifestation menée par la sphère éducative ce jeudi à Bobigny, pancartes, slogans et autres chants ramènent inlassablement un seul et même thème au cœur des débats : le manque de financement de l’école publique.
Manifestations d'enseignants et de fonctionnaires de l'Education nationale à Saint-Ouen, le 6 mars, devant le Conseil régional d’Ile-de-France. (Cha Gonzalez/Libération)
par Léo Thiery
publié le 14 mars 2024 à 20h08

Symbole d’une mobilisation qui ne cesse de croître depuis maintenant trois semaines, cinq cortèges sont partis ce jeudi en fin de matinée de différentes villes de Seine-Saint-Denis pour converger vers la Direction des services départementaux de l’Education nationale (DSDEN) de Bobigny à 14 heures. Au total, ce sont plus de 5 000 personnes (sources syndicales) qui ont répondu à l’appel de l’intersyndicale, soit 500 de plus que la semaine passée. Et, dans les discussions, les comptes n’y sont définitivement pas.

«Il y a une politique nationale de casse du service public par asphyxie financière.» En tête de cortège, engoncé sous sa casquette, Riley, prof dans un lycée d’Aubervilliers (Snes-FSU), dénonce «des choix budgétaires insensés» : «Si on veut une école publique solide qui tend vers une diminution des inégalités, il faut s’en donner les moyens.»

«Des services publics d’éducation décimés dans le 93»

S’en donner les moyens, c’est précisément ce que réclame l’intersyndicale depuis la rentrée des vacances de février, avec son fameux Plan d’urgence pour le 93. En listant précisément les besoins de chaque établissement du département, ils sont arrivés à la somme de 358 millions d’euros. Et, pour les débloquer, ce ne sont pas les solutions qui manquent dans les rangs de la manifestation.

Entre deux slogans lancés au mégaphone, Vincent Genin, enseignant dans un collège de Romainville, dénonce «des services publics d’éducation décimés dans le 93». Pour lui, débloquer cet argent n’est qu’une question de «vo