Le sujet s’est imposé par la force des choses. Engagées dans une enquête sur les trajectoires des jeunes sortant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), des chercheuses de l’Ined (Institut national d’études démographiques) ont constaté qu’une thématique revenait fréquemment dans la bouche des interrogés : la violence. Elles ont donc décidé de recentrer leur étude sur ce thème spécifique et ont publié, en juin, «La violence sous protection : expériences et parcours des jeunes récemment sortis de placement», travail basé sur les paroles de 37 jeunes venant de quitter le giron de l’ASE. En voici les principaux enseignements.
Dans les familles d’accueil, le risque accru des violences psychologiques
Nombre de documentaires ont révélé le climat violent pouvant régner dans des foyers de la protection de l’enfance, où coups et insultes sont légion. Mais il est une violence plus difficile à percevoir et, a fortiori, à montrer : la violence psychologique. Les familles d’accueil en sont, indique l’étude, «le lieu de prédilection».
Des filles, en particulier lorsqu’elles sont étrangères ou d’origine étrangère, dénoncent l’exploitation dont elles font l’objet. «On pliait les vêtements, on triait les vêtements [des] enfants [de la mère d’accueil], enfin les femmes de ménage quoi, toujours H24. Elle m’a fait faire le lit au moins dix fois. Avant elle a dit : “Si tu fais pas trè