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Enseignants : 3 185 postes non pourvus aux concours du public et du privé en 2024

Les données, publiées lundi 8 juillet par le ministère de l’Education nationale, confirment les difficultés persistantes de recrutement et la crise systémique du secteur.
En maternelle et élémentaire, les postes sont pourvus partout sauf dans les académies de Créteil, Versailles, la Guyane et Mayotte. (Magali Cohen/Hans Lucas via AFP)
publié le 8 juillet 2024 à 21h13

Des chiffres qui viennent rappeler chaque année l’état critique de l’Education nationale. Ils restent en vigueur en 2024. Près de 3 200 postes n’ont pas été pourvus aux concours enseignants du public et du privé, selon les données publiées ce lundi 8 juillet par le ministère. 2 925 postes concernent le public, sur 23 696 postes ouverts : 1 350 pour le premier degré (maternelle et élémentaire), et 1 575 pour les collèges et lycées. 260 postes n’ont pas trouvé preneurs dans le privé.

Pour la maternelle et l’élémentaire, «comme en 2023, toutes les académies ont réussi à pourvoir l’ensemble des postes ouverts dans les différentes voies de concours, à l’exception de quatre académies – Créteil et Versailles, la Guyane et Mayotte», souligne le ministère dans un communiqué. Sans préciser le déficit de recrutement dans ces quatre académies. Pour les collèges et lycées publics, la rue de Grenelle met en avant un taux de postes pourvus, tous concours confondus, à 88,3 % en 2024. Contre 86,3 % en 2023 et 83,3 % en 2022.

Améliorations en maths, lettres classiques et allemand qui restent déficitaires

Pour le Capes - le principal concours pour devenir prof en collège ou lycée - 86,4 % des postes sont pourvus, contre 82,4 % l’an dernier. Certaines disciplines ont fait le plein : le cas de l’histoire-géographie, la philosophie, les sciences de la Vie et de la Terre (SVT), les arts plastiques, les sciences économiques et sociales (SES), et la Documentation, Numérique et sciences informatiques (NSI). Le ministère souligne aussi que la situation «s’améliore» pour certaines des disciplines traditionnellement déficitaires : 79,9 % des postes sont pourvus en mathématiques, contre 76 % en 2023, 63,3 % en lettres classiques, contre 30,6 % l’année précédente. L’allemand, aussi, a comblé 45,5 % des postes ouverts, contre 42 % en 2023. Il n’empêche, le nombre de postes non pourvus reste important. La situation se dégrade même pour le Capet, qui permet d’enseigner dans un lycée technologique : 77 % des postes ont été pourvus, contre 86 % l’an dernier.

Ces données alertent les syndicats depuis plusieurs semaines déjà. Début juin, ceux du premier degré s’alarmaient d’une «pénurie durable» se creusant d’année en année. «Les concours ne font plus le plein à cause des salaires et des conditions de travail peu attrayantes. Les derniers gouvernements nous ont promis un choc d’attractivité, mais nous ne l’avons jamais vu.», regrettait début juillet Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, dans les colonnes de Libé.

Cette crise, inédite, du recrutement d’enseignants persiste particulièrement depuis deux ans, et entraîne le recrutement plus important de contractuels. En 2022, plus de 4 000 postes n’avaient pas été pourvus. 3 100 en 2023 dans le public, dont 1 315 dans le premier degré.