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Libération
Reportage

Enseignants de l’école Pasteur mutés en Seine-Saint-Denis: «On en a pris six pour l’exemple»

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Six enseignants d’une école élémentaire de Saint-Denis, mutés de façon arbitraire par le rectorat, ont attaqué ce lundi au tribunal administratif de Montreuil des sanctions jugées «politiques et idéologiques».
Mobilisation pour les six professeurs mutés de l'Ecole Louis-Pasteur de Saint-Denis lors de la manifestation du 1er mai, à Paris. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 10 mai 2022 à 10h32

Sous un soleil de plomb, ils étaient plusieurs dizaines, parents, enfants, enseignants, politiques à marquer leur soutien aux «six de Pasteur». Ces six enseignants de l’école élémentaire Louis-Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui ont appris avec stupeur avant les vacances de printemps leurs mutations à Aubervilliers, Clichy-sous-Bois ou encore Stains, présentées par le rectorat comme étant «dans l’intérêt du service». La décision, aux ressorts opaques, résulte d’une enquête administrative qui concluait notamment : «Le système […] en autogestion […] qui s’est installé a conduit peu à peu l’école Pasteur à ne plus être une école de la République.»

Le rassemblement, organisé à l’appel d’une intersyndicale lundi après-midi, a pris place devant le tribunal administratif de Montreuil, où une requête en référé liberté était étudiée simultanément. C’est «une action devant le président du tribunal administratif en urgence lorsqu’il y a des violations de libertés fondamentales visant à faire suspendre les décisions de mutation des enseignants», a expliqué l’avocat des enseignants et syndicats Me Arié Alimi avant l’audience, en égrenant l’atteinte à la liberté d’enseignement, à l’intérêt supérieur des enfants, au droit à l’éducation mais aussi l’entrave à la liberté syndicale.

Mobilisés depuis plus d’un mois, les enseignants concernés sont appuyés dans cette démarche juridique par vingt-cinq parents d’élèves ainsi que les syndicats SUD Education 93 et Snuip