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Solidarité

«Est-ce que j’obéis ou est-ce que j’agis comme un être humain digne» : à Tours, deux enseignantes aux prises avec la justice pour avoir voulu abriter des élèves à la rue au collège

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Après une action du collectif local Pas d’enfant à la rue le 1er avril, une institutrice et une professeure sont poursuivies par la justice. Estimant avoir fait leur devoir de citoyennes, elles refusent l’avertissement pénal probatoire qui leur est proposé et font l’objet d’une mobilisation de soutien.
Le collectif Pas d'enfant à la rue se mobilise lors du conseil municipal de Tours, le 24 mai. (Yoan Jager-Sthul/Divergence)
par Maxime Pionneau, correspondant à Angers
publié le 28 mai 2025 à 16h29

Si elle s’est tenue le 1er avril, l’action n’avait rien d’une blague : il s’agissait simplement du lendemain de la fin de la trêve hivernale. Ce mardi-là, une soixantaine d’enseignants de Tours (Indre-et-Loire) se sont mis en grève pour alerter sur la situation d’élèves sans hébergement. En fin de journée, les participants à cette mobilisation orchestrée par le collectif Pas d’enfant à la rue – composé d’enseignants et de parents d’élèves − décident d’offrir un toit à 32 enfants et leurs familles auxquels le 115, chargé d’organiser l’accueil d’urgence, n’a rien à proposer. «Où dorment nos élèves ce soir ?» C’est la question écrite sur un drap alors accroché à l’entrée du collège Jules-Michelet.

En guise de réponse, matelas et couvertures passent par-dessus le portail, lorsque – comme on le voit dans une vidéo publiée par la Nouvelle République – la police s’interpose. «C’est des enfants, hein», s’écrie une femme. Quelques secondes plus tard, la police repousse les militants hors de l’enceinte de l’établissement et le ton monte. Dans la soirée, des places en hôtel sont finalement trouvées, mais l’histoire ne s’arrête pas là. Après une plain