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Reportage

«Est-ce que vous êtes d’accord avec Aristote ?» : à Givors, les lycéens professionnels s’essaient à la philosophie

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L’enseignement n’est pas obligatoire en lycée professionnel, contrairement aux voies générales et technologiques. Certains professeurs s’organisent pour dispenser la matière, comme à Givors, où un établissement a mis en place des ateliers philo.
Dans la cour du lycée professionnel Danielle-Casanova, à Givors en 2019. Selon l'Education nationale, lors de l'année scolaire 2023-2024, seulement 1,2 % des lycéens professionnels suivaient des cours de philosophie. (Lycée Danielle Casanova)
par Erwin Canard
publié le 6 février 2025 à 9h02

Les treize élèves de terminale du bac professionnel métiers du cuir du lycée Danielle-Casanova, à Givors (Rhône), ne sont pas confrontés à une question facile : «Le bonheur, qu’est-ce que c’est ?» Ce mardi 4 février, ils suivent leur quatrième atelier philo de l’année. Lors des séances précédentes, ils ont été amenés à s’interroger sur le temps, la place des enfants et les technologies. Pour la plupart de ces futurs maroquiniers ou selliers, le bonheur, c’est d’être entouré de ses amis et de sa famille. Pour d’autres, c’est l’argent ou voyager. Le débat s’ouvre, chacune et chacun défend son point de vue, parvenant parfois à faire évoluer celui de son ou de sa camarade.

Dans un lycée professionnel, dispenser un cours de philosophie est rare. Cette discipline n’a jamais eu sa place dans les enseignements obligatoires des élèves de la voie professionnelle, alors qu’elle est présente dans les lycées généraux depuis le Premier Empire. Un pas a toutefois été franchi lors de la dernière réforme du lycée professionnel en 2021. Chaque établissement a d’abord eu la possibilité d’organiser des ateliers de philosophie, a raison de 26 heures par an, pour les terminales. Et depuis 2023, les lycées professionnels peuvent aussi proposer des ateliers philo en option à tous les niveaux du CAP et du bac pro. Le ministère de l’Education nationale indique à Libération qu’une