Après la polémique, la justice. Une enquête visant l’établissement scolaire privé catholique (réac) Stanislas à Paris a été ouverte à l’automne 2023, notamment pour injure publique en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, après un signalement de l’Inspection générale de l’Education nationale a indiqué ce vendredi 19 janvier le parquet de Paris. Ce signalement s’appuie sur le rapport, dévoilé par Mediapart mardi, qui fait état de «dérives» homophobes et sexistes dans ce prestigieux établissement privé sous contrat situé dans le VIe arrondissement de Paris et qui accueille quelque 3 500 élèves de la maternelle aux classes préparatoires.
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Le parquet de Paris a reçu le 19 octobre 2023 un signalement de l’Inspection générale de l’Education, du sport et de la recherche (IGESR). A la suite de ce signalement, le parquet des mineurs a saisi le commissariat des Ve et VIe arrondissements de la capitale d’une enquête «pour injure publique en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre et provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre». L’IGESR avait été saisie en février 2023 par le ministre de l’Education (Pap Ndiaye) d’une demande d’enquête administrative, après des articles de presse pointant des accusations de dérives homophobes et sexistes au sein du lycée Stanislas.
Le parquet de Paris a confirmé ce vendredi avoir reçu un nouveau signalement de Céline Malaisé, conseillère régionale d’Ile-de-France, «sur un cadre d’enseignement au sein de l’établissement Stanislas qui ne lui paraît pas conforme aux dispositions relatives notamment à l’enseignement de la sexualité du code de l’enseignement».
Obligation de suivre des cours de catéchisme
Le rapport publié par Mediapart relève notamment «des dérives dans l’application du contrat d’association» de l’établissement avec l’Etat, comme l’obligation de suivre des cours de catéchisme, ce qui est contraire à la loi. Selon ce rapport, il y a également des «dérives» dans la teneur de ces cours car «certains catéchistes expriment des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l’Eglise catholique, par exemple sur l’IVG» ou «susceptibles d’être qualifiées pénalement sur l’homosexualité». La direction de cet établissement et le diocèse de Paris jugent eux que ce rapport ne valide pas les graves reproches relayés dans plusieurs récentes enquêtes journalistiques.
La polémique autour de Stanislas a été ravivée par les propos de la nouvelle ministre de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra, sur la scolarisation de ses enfants à Stanislas, qui ont suscité un tollé. Fragilisée dès sa nomination, elle a demandé au Premier ministre Gabriel Attal de se dessaisir du rapport et du suivi de ses recommandations.