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Mobilisation

Evaluation des élèves en primaire : les profs appelés à la grève ce mardi

Les syndicats FSU-SnuiPP, CGT éducation et Sud éducation appellent à la mobilisation ce mardi 10 septembre pour dénoncer la généralisation des évaluations dans les classes du CP au CM2. En Seine-Saint-Denis, on se mobilise aussi pour la défense de l’école dans le département.
Manifestation des enseignants à Bobigny (Seine-Saint-Denis), le 14 mars 2024. (Valerie Dubois/Hans Lucas)
publié le 10 septembre 2024 à 9h28

Une semaine s’est écoulée depuis la rentrée et, déjà, les syndicats enseignants appellent à battre le pavé dans tout le pays. La généralisation des évaluations dans les classes du CP au CM2, qui démarre ce mardi 10 septembre, ne passe toujours pas. Une perte de «liberté pédagogique» couplée à une «source de stress» pour les professeurs, les élèves et les parents pointe le FNU-SnuiPP, principal syndicat du premier degré (maternelle et élémentaire). Les syndicats FSU-SnuiPP, CGT éducation et Sud éducation enjoignent notamment les professeurs des écoles à ne pas les faire passer, «pour faire blocage».

«On n’a pas besoin de ces évaluations pour connaître le niveau de nos élèves», avait balayé la semaine dernière Guislaine David, secrétaire générale de l’organisation, lors d’une conférence de presse de rentrée. Elles «n’ont pas d’effet sur la réussite des élèves et elles ne concernent pas tous les champs de l’éducation car elles sont très centrées sur le français, les maths, et en lecture, on évalue la fluence et pas la compréhension.»

A Paris, une manifestation regroupant les deux appels à la grève doit partir du jardin du Luxembourg à 13 h 30 en direction du ministère de l’Education nationale. Des cortèges seront également présents dans différentes villes de France. Malgré la contestation que suscite l’extension de ces tests, cette mobilisation s’annonce assez peu suivie. «Le contexte de début d’année ne permet pas une grève massive sur ces questions, d’autant que seuls les enseignants de l’élémentaire sont concernés», explique Guislaine David. Interrogés par Libération, certains professeurs se montraient aussi moins véhéments vis-à-vis de cette réforme.

Mobilisation spécifique en Seine-Saint-Denis

Plus localement, les syndicats d’enseignants de Seine-Saint-Denis ont eux aussi appelé à la grève ce mardi. Ils déplorent une «rentrée catastrophique». Et relancent ainsi leur mouvement, initié au printemps, en faveur d’un plan d’urgence pour l’enseignement public du département, le plus pauvre de France métropolitaine. «Un élève du 93, c’est 6 200 euros d’investissement de l’Etat par an, contre 8 800 en moyenne nationale, sans compter les subventions publiques délirantes qui sont accordées à l’enseignement privé au détriment de l’école publique», a dénoncé Claire Fortassin, co-secrétaire du SNES-FSU 93, lors d’une conférence de presse de rentrée.

Tous les postes du département francilien n’ont pas été pourvus à l’issue des concours, organisés en juin. L’intersyndicale dénombre notamment un manque de plus de 400 professeurs des écoles ainsi que de plusieurs milliers d’accompagnants pour les élèves en situation de handicap (AESH).