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Interview

Evaluations des élèves : «Ce n’est pas parce qu’on éclaire le même problème en permanence qu’on va le régler»

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Alors que les évaluations nationales en maths et en français sont généralisées à l’école primaire en cette rentrée, l’économiste de l’éducation Nadir Altinok revient sur la baisse récente du niveau des élèves français et l’intérêt de le mesurer dans le temps.
«Un enfant d’aujourd’hui apprend beaucoup plus de choses qu’un enfant dans les années 70, même s’il maîtrise moins l’orthographe», souligne l’économiste de l’éducation Nadir Altinok. (Thibaut Durand/Hans Lucas. AFP)
publié le 9 septembre 2024 à 6h06

La période des évaluations nationales en français et en mathématiques s’ouvre ce lundi 9 septembre pour les élèves du CP à la sixième, de quatrième et de seconde. L’extension aux CE2 et CM2 est une nouveauté de cette rentrée, une généralisation à l’école élémentaire qui a donné lieu à un appel au boycott et à la grève de la part de certains syndicats enseignants. L’économiste de l’éducation Nadir Altinok, enseignant-chercheur à l’université de Lorraine, revient sur les enseignements que les évaluations d’élèves ont apportés ces dernières années, voire ces dernières décennies.

On entend régulièrement dire que le niveau des élèves français se dégrade, qu’en est-il réellement ?

Il faut d’abord voir si on regarde sur le court ou le long terme. Sur le long terme, il ne faut pas être pessimiste : les études montrent que le niveau en français et en maths augmente depuis les années 70. Un enfant d’aujourd’hui apprend beaucoup plus de choses qu’un enfant dans les années 70, même s’il maîtrise moins l’orthographe. Il lit plus de livres, on lui demande des compétences de réflexion, alors qu’à l’époque c’était plutôt du bachotage. Maintenant, sur le court et moyen terme, depuis quinze, vingt ans, le niveau a tendance à se tasser voire à baisser dans certains domaines.

Il faut alors se demander si