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Libération
Reportage

Expérimentation de la tenue unique au lycée : dans le Nord, «cela fait des vêtements en moins à acheter pour les familles»

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L’expérimentation nationale, qui a pour objectif «d’améliorer la cohésion entre les élèves et apaiser le climat scolaire», est plutôt bien accueillie par les élèves du lycée Saint-Exupéry d’Halluin, qui se sont vu distribuer deux sweats et cinq polos. Dans l’académie de Lille, seuls une dizaine d’établissements se sont portés volontaires pour tester le dispositif à partir de cette rentrée.
Le sweat-shirt bleu marine et le polo gris souris made in Hauts-de-France ont été présentés le 27 août 2024 au lycée professionnel Saint-Exupéry d'Halluin, dans le Nord. (Thierry Thorel/Voix du Nord. MAXPPP)
par Stéphanie Maurice, Envoyée spéciale à Halluin (Nord)
publié le 2 septembre 2024 à 17h04

Surtout, que le mot d’uniforme ne soit pas prononcé. Il s’agit d’une tenue unique expérimentée pour cette rentrée scolaire au lycée professionnel Saint-Exupéry d’Halluin, seul établissement candidat du secondaire dans l’académie de Lille. Version soft, sans cravate ni blazer à l’anglaise. Mardi 27 août, jour de présentation officielle, le sweat-shirt bleu marine et le polo gris souris, siglés de l’emblème du lycée, exposés sur un portant, portent beau. Fabrication dans les Hauts-de-France, c’était une exigence du conseil régional, cofinanceur de l’opération avec l’Education nationale. Les élèves élus au conseil de la vie lycéenne apprécient entre leurs doigts la qualité du tissu. «C’est vous qui allez les porter, s’il faut faire évoluer quelque chose, vous nous direz», s’empresse auprès d’eux Laurent Rigaud, vice-président du conseil régional, en charge de l’éducation.

Rudy, 17 ans, croisé à l’entrée du lycée en ce lundi de rentrée, est soulagé : «J’avais peur que ce soit un costume. T’imagines, le costume, quand on est routier, avec de la bonne graisse !» dit-il à son camarade, Antonin. Ils sont en terminale CTRM, conducteur en transport routier de marchandises. Les deux ne respirent pas l’enthousiasme, surtout Antonin, au look élaboré, chemise noire et pantalon blanc, brillant à l’oreille. «Au niveau de la liberté de s’habiller, on n’a pas le choix», note-t-il. «Pour nous, c’est embêtant, mais cela évite de faire des différences avec d’autres personn