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Libération
Reportage

Expérimentation de l’uniforme à Béziers : Ménard en extase, les concernés en hésitation

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Ce lundi 26 février, à Béziers, première ville à se lancer dans l’expérimentation de l’uniforme à l’école, des centaines d’élèves en bleu marine, col blanc et pull gris, ont fait leur rentrée dans les quatre écoles publiques concernées. Les uns fiers, d’autres tristes.
Dans une classe de Béziers, lundi 26 février. (Pascal Guyot/AFP)
par Solange de Fréminville, envoyée spéciale à Béziers (Hérault)
publié le 26 février 2024 à 14h56

Au premier regard, l’effet est plutôt raté. On ne voit que parkas et autres manteaux, baskets ou bottines de tous styles et couleurs, car il fait froid en ce lundi 26 février à Béziers, devant l’école Riquet-Renan. De l’uniforme, déjà fameux, on n’aperçoit d’abord que les pantalons bleu marine. Ange, 9 ans, fait la tête : «Y a tout qui me plaît pas trop», lâche-t-il tristement. Sous son blouson Nike, ouvert pour montrer sa tenue, un pull gris et un polo blanc. «Ça ne lui plaît pas d’être pareil que les autres», intervient sa mère, compréhensive, mais glissant au passage que les habits, «c’est un budget» et qu’«ils nous fournissent une tenue». «Ils», c’est la municipalité d’extrême droite de Béziers et l’académie de Montpellier, qui financent les vêtements, 200 euros par enfant, pour cette expérimentation lancée en avant-première dans quatre écoles élémentaires de la sous-préfecture héraultaise, au total 700 élèves.

Sirine, 10 ans, et Céline, 7 ans, longues nattes et sourire fier, ont choisi la jupe-short bleu marine – avec collants chauds achetés par leur mère – pour la première, le pantalon de la même couleur pour la seconde. Et pour le reste, elles aussi, le pull gris et polo blanc, décorés d’un écusson. «C’est beau !» s’exclame Céline. «Comme ça, il