Propos sexistes, racistes, transphobes… S’ils restent minoritaires, ces discours gagnent aussi du terrain en salle des profs, portés par un climat politique plus radicalisé. Chez les enseignants, le vote pour l’extrême droite n’est plus anecdotique : il a bondi en quinze ans, en passant de 1 % à la présidentielle de 2007 à 25 % en 2022, selon une enquête du chercheur au CNRS Luc Rouban. Trois professeurs racontent à Libé leur inquiétude face à la banalisation de propos réactionnaires au sein de leur établissement.
«Une liste syndicale avec de vrais idéologues à l’intérieur»
Hugo, 24 ans, professeur d’histoire-géographie dans un lycée à Savigny-sur-Orge (Essonne)
«Il y a deux ans et demi, une liste syndicale de quatorze profs s’est présentée comme apolitique, mais on a très vite vu que plein de ses membres se rapprochaient d’un positionnement à droite, à l’extrême droite même. La deuxième année, ils étaient trente dans cette liste, avec quelques vrais idéologues à l’intérieur.
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«Ça s’est traduit par des remises en cause d’actions comme pour la journée du 8 mars l’an dernier. Des élèves avaient mis des collages féministes sur les murs, c’était valid