Rempiler après trente-cinq années passées face à des élèves ? «Impensable», balaie Claire, ancienne professeure d’économie-gestion en STMG et en BTS dans un lycée de l’académie de Lyon, dans un rire incontrôlé. «Je n’ai pas envie de faire du bénévolat pour le ministère, j’en ai assez fait dans ma vie.» A l’occasion de sa déclaration de politique générale, mardi 1er octobre, Michel Barnier a ressorti du tiroir l’idée de faire appel aux professeurs retraités pour pallier le manque de bras dans les établissements scolaires. Un défi de taille, à en croire les professionnels à la retraite interrogés par Libération, tant l’annonce est loin de faire l’unanimité. Pour l’écrasante majorité d’entre eux, comme pour Claire, 61 ans, qui a délaissé sa casquette de prof depuis mars 2023, le refus de revenir dans une salle de classe tient surtout du geste politique, «en solidarité pour mes collègues qui se battent pour des conditions de travail décentes».
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