Menu
Libération
Enquête

Formation de «cybercombattants» : le curieux partenariat entre Polytechnique et une école privée

Article réservé aux abonnés
Cybersécuritédossier
L’école publique d’excellence va mettre des professeurs à disposition de l’Epita, une formation à but lucratif, pour répondre à la forte demande de main-d’œuvre du ministère des Armées en matière de cybersécurité. Un accord qui, sans relever du scandale, pose de nombreuses questions de fond.
«Le ministère des Armées veut former des agents aux services de sécurité et Polytechnique n’est pas en mesure de répondre aux besoins du pays», justifie une dirigeante du groupe Ionis, qui détient Epita. (Eric Piermont/AFP)
publié le 10 janvier 2024 à 11h59

Polytechnique, cet établissement public qui forme l’élite de notre pays, fleuron de la nation, s’apprête à mettre ses professeurs à disposition… d’une école d’ingénieurs privée à but lucratif. Sous l’impulsion – et en partie avec les financements – du ministère des Armées qui cherche à renflouer ses troupes de «cybercombattants». Le projet est piloté par l’ancienne rectrice de Versailles, Charline Avenel, qui s’était retrouvée au cœur d’une polémique après le suicide, en septembre à Poissy, d’un adolescent se disant victime de harcèlement scolaire.

Ce partenariat, annoncé par communiqué début octobre, n’a soulevé aucun débat, ni même un début de discussion. Il a fallu s’y prendre à quatre fois pour décrocher quinze minutes d’échange avec la directrice de l’enseignement à Polytechnique, étonnée de nos interrogations. «Oui, plusieurs de nos professeurs donneront des heures de cours dans cette école en septembre 2024. Nous participerons aussi à des actions de promotion