La hiérarchie de l’Education nationale a peu goûté les vers de la satire «Le serpent et le roquet», déclamée devant le conseil d’administration du lycée Berthelot, à Pantin (Seine-Saint-Denis), le 9 décembre. Le professeur de physique-chimie syndiqué chez SUD éducation 93, qui s’est dévoué pour lire l’œuvre co-construite avec ses collègues, a écopé d’une convocation au rectorat de Créteil, ce vendredi. A l’origine de l’escarmouche, la formation «Laïcité et valeurs de la République», destinée aux personnels éducatifs et délivrée le 10 novembre par deux inspecteurs pédagogiques régionaux, et qui a inspiré ces mots façon fable de La Fontaine :
«Pour étonner ainsi, quels leurs propos furent-ils ?
Un seul thème choisi, le voile des jeunes filles […]
C’est de ça sans erreur dont on nous a parlé
De fréquence, de longueur toute la matinée
De hijab, d’oripeaux, pas de laïcité […]»
Traque aux professeurs «wokes, islamogauchistes»
La fixation des formateurs sur l’islam a visiblement instauré un malaise dans l’auditoire. «Nous avons eu le droit à une heure sur les condamnations risquées pour apologie du terrorisme, puis à une leçon sur le contournement de la loi sur le voile au moyen de bandeaux et de jupes trop larges ou trop longues», raconte Basile, un représentant syndical, qui, échaudé, ne tient pas à livrer sa véritable identité. «Lorsque l’une des enseignantes est intervenue en disant que, face aux problèmes sociaux et aux bagarres, la taille des bandeaux n’était pas sa priorité, l’inspectrice a répondu : “Je vous préviens,